Nécrologie

Et notre fierté s’est éteinte en France à la veille du 17 octobre, Adieu Mika !

(TripFoumi Enfo) – Pour reprendre la pensée d’un philosophe : « Le passé ne meurt jamais, il renaît de ses cendres ». Haïti, un pays qui a pris son indépendance de façon légendaire sur la mère patrie (la France), se voit vivre, depuis l’insurrection des esclaves, des événements on ne peut plus troublants. Jamais ce pays n’a connu un moment d’accalmie. Nous avons payé au prix fort notre indépendance. Depuis le sang de nos ancêtres en passant par la somme payée pour être reconnus comme tels, sans compter le nombre de fois où notre fierté a été piétinée par les colons aux multiples visages.

Hier, à la veille du 17 octobre, date où l’empereur Jean-Jacques Dessalines a été assassiné au Pont-Rouge, nous avons hélas perdu en France un soldat drapeau au cou. Une nouvelle qui a bouleversé tout un peuple. Voir un de ses fils passer de vie à trépas est comme manger le fiel, le goût doit être horriblement amer.

Michaël Benjamin dit Mikaben, ce jeune artiste qui a marqué son époque, lui qui, à chaque fois, dans les moindres occasions, fait l’honneur de son pays. De son vivant jusqu’à sa mort, Mikaben n’a jamais hésité à montrer son attachement à son peuple. Et hier encore, il l’a montré devant des milliers de spectateurs en France, le soldat Mikaben a rendu l’âme drapeau au cou.

Mikaben, merci de nous avoir fait chanter:

« Ayiti cheri pou jan mwen renmen w
Mwen vin depoze ti kè mwen nan men w
Ayiti cheri pou jan m adore w
Pa gen anyen kap janm fè mwen kite w ».

Mais hélas aujourd’hui :

« Ou fè l fè lapli
Ou fè l fè lapli nan je nou
Ou jete dlo
Ou jete dlo nan kè nou »

Franchement, nous ne comprenons rien, Mika. Comme Smoye Noisy l’a dit : « Reviens sur scène pour l’expliquer Mika. On ne comprend pas. Les projecteurs sont encore sur toi, il y a sûrement un défaut dans le scénario. Nous avons vraiment le coeur lourd. Reviens Mika ».

C’est dommage que nous ayons attendu qu’il meure pour parler de Mika ainsi. Mais on se demande comment honorer  une telle légende, que de voir tout un pays se mettre à chanter en chœur ses chansons. Que de voir des artistes de toutes les catégories s’unir pour chanter un album « Hommage » à Mikaben avec la reprise de toutes ses chansons hits.

À la veille du 17 octobre où une grande manifestation est lancée, il serait humain de voir la photo de Mikaben avec des mots de réconfort envers sa famille. Car, comme Jean-Jacques Dessalines, le père-fondateur de la patrie qui a œuvré pour Haïti, Michaël Benjamin est mort en Haïtien, en brandissant le drapeau, la fierté haïtienne.

Adieu Mika !

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