Le Premier Ministre

L’État haïtien abandonne le Pont-Rouge, lieu de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines

(TripFoumi Enfo) – Rien n’étonne en Haïti, car on s’attend à tout depuis la prise du pouvoir par le chanteur Michel Joseph Martelly. Le pays a basculé vers le gouffre, donc la volonté de Martelly a fait son œuvre, et ses remplaçants perpétuent sa politique de destruction de tout ce qui est symbolique et des institutions étatiques. Le Pont-Rouge, où a eu lieu l’assassinat de l’empereur Jean-Jacques Dessalines, père-fondateur d’Haïti, est abandonné par l’État haïtien.

Traditionnellement, le 17 octobre de chaque année en Haïti est réservé pour la commémoration de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines. À partir de 2018, un événement s’est produit. Rupture. Le désormais feu Président Jovenel Moïse, enfant choyé – il était une fois – de Michel J. Martelly, avait été chassé par des habitants de la zone de La Saline, où est logé le Pont-Rouge. En signe de représailles, des civils armés proches du pouvoir avaient massacré et violé des résidents de ce quartier.

La gerbe de fleurs qui se dépose chaque année au pied du monument de l’empereur au Pont-Rouge par les autorités de l’État n’a pas pu être déposée, encore une fois, cette année, la zone étant contrôlée par des bandits armés. Le Premier ministre Ariel Henry, accompagné de quelques membres de son gouvernement, s’est tourné plutôt vers le musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH), situé au Champ de Mars.

Pont-Rouge, lieu historique, repéré au Carrefour de l’Aviation dans le quartier populeux Chancerelles, est laissé entre les mains de civils armés qui dictent leurs diktats. 17 octobre 2021, le chef de la Primature a connu une sévère défaite. En effet, il a dû prendre ses jambes à son cou face au concert d’armes automatiques de Jimmy Chérizier alias Barbecue et de ses soldats. L’ancien policier devenu bandit, qui s’est autoproclamé révolutionnaire, a déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue du père-fondateur de la nation haïtienne, l’insaisissable Jean-Jacques Dessalines.

Les gangs armés continuent de limiter les actions des autorités étatiques. Ici en Haïti, on appelle ça “bout tèren”. Le 18 mai dernier, Ariel Henry n’avait pas eu le temps de prononcer son discours à l’occasion de la fête du drapeau. Lui et son équipe gouvernementale avaient été chassés par des hommes armés aux Gonaïves. À quand la reprise du contrôle du territoire national par l’État ?

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