Les manifestants pro-Bolsonaro exigent l’intervention de l’armée pour empêcher Lula d’accéder au pouvoir, au Brésil
(TripFoumi Enfo) – Hyper polarisée sous l’ère bolsonariste, c’est une crise politique que la société brésilienne semble s’apprêter à vivre après la victoire de Lula aux dépens du président sortant. Alors que Jair Bolsonaro a autorisé la transition pour la passation du pouvoir à Lula, sans toutefois reconnaître sa défaite, jusqu’à ce mercredi 2 novembre, ses partisans continuent de bloquer des axes routiers importants du pays et réclament maintenant une intervention de l’armée. N’acceptant pas la défaite de leur champion, les manifestants exigent que l’armée empêche Lula d’accéder à la présidence.
En effet, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues dans plusieurs grandes villes du pays, notamment à Brasilia, à Rio et à Sao Paulo. Rassemblés pour la plupart devant des casernes, ils demandent à l’armée d’intervenir pour bloquer Lula, car, selon eux, la victoire de Lula est due aux fraudes.
Par ailleurs, alors que plus de 700 barrages ont été enlevés, selon la Police Routière Fédérale(PRF), environ 150 axes routiers importants restaient encore bloqués ce mercredi dans la moitié des États du pays. Une situation qui perturbe l’approvisionnement en essence, l’activité industrielle et la distribution agro-alimentaire.
“Je sais que vous êtes contrariés et tristes. Vous vous attendez à autre chose. Moi aussi. Je suis tout aussi contrarié que vous, mais vous devez garder la tête froide.”, a lancé Jair Bolsonaro à ses partisans, ce mercredi, dans une vidéo. “Ma demande, ce sont les voies rapides, il faut les dégager pour le bien du pays afin que l’on puisse continuer à se battre pour la démocratie et la liberté”, leur a-t-il exigé après les avoir assurés qu’il est avec eux autant qu’ils sont avec lui.
Cette situation inquiète, d’autant plus qu’officiellement, le leader d’extrême droite n’a pas encore reconnu sa défaite. Mais, selon certains médias, notamment France 24, Jair Bolsonaro aurait reconnu sa défaite en catimini lors d’une visite au tribunal suprême fédéral, le mardi 1er novembre, à l’abri des regards des journalistes.
Désormais, plus sûr que jamais du poids du bolsonarisme, malgré sa défaite, cette attitude invite à penser au rôle important de celui-ci dans ce Brésil extrêmement polarisé. D’ailleurs, face à cette réalité, Luiz Inácio Lula da Silva, le président élu, se donne pour mission d’unifier son pays. Une tâche, en apparence, présentement impossible, selon plusieurs observateurs.