(TripFoumi Enfo) – Dans le cadre de la 19e édition du festival Quatre Chemins, un ensemble d’entretiens a été réalisé de façon à mettre les projecteurs sur le travail combien important des metteurs/euses en scène du festival. Jenny CADET, metteuse en scène du texte de Djevens Fransaint « Aucun rempart contre les ténèbres », a répondu à nos questions.
- Quel est le propos de votre pièce ? Qu’est-ce que vous voulez montrer au public ?
C’est un texte qui parle, à travers quelques métaphores, de la distanciation des classes sociales, de la violence et de l’oppression. Des personnages évoluent dans un endroit qu’on appelle “l’espace en dessous de la limite” et sont soumis aux principes arbitraires d’un personnage énigmatique appelé Ombre. Je ne veux pas montrer, je veux “susciter”, faire naître chez le public toutes sortes de sensations, allant du rire à la peur, en le mettant face à des personnages qui mêlent drames comico-absurdes et des tragédies. Tirer le public de sa torpeur d’esprit par une mise en scène choc et le confronter aux questions que soulèvent l’intrigue et les vies des personnages.
- Pourquoi avoir choisi ce texte ? Qu’est-ce qui vous a motivée pour la mise en scène ?
C’est un texte dont l’écriture a été nourrie par l’actualité du pays. La mettre en scène m’est apparu comme un défi et comme une nécessite. Un défi puisqu’avec cette pièce je passe à la mise en scène, étant comédienne auparavant. Une nécessité puisque le désir m’est venu de porter une parole sur les maux actuels du pays. Avec cette pièce, c’est comme si je tirais du silence des mots enfuis, une parole sur la condition humaine, sur ce que nous vivons dans le pays. C’est cette nécessité-là qui me motive.
- Contrairement à la lecture de l’année dernière, cette année il semble que vous ayez effectué des changements surtout en qui a trait aux personnages. Alors pourquoi avez-vous fait ces changements ?
Oui, il y a eu certains changements dans le choix des interprètes. Moi qui jouais un rôle lors de la lecture, ai décidé de laisser la place à une autre interprète, puisque je suis la responsable de la mise en scène. Les autres changements sont dus à l’indisponibilité des comédiens de la première lecture.
- Quels sont vos attentes par rapport au festival, cette année ?
Dans un pays en crise, un festival de théâtre affirme la prééminence de la culture malgré tous les grands problèmes politiques et sociaux. Il y a là quelque chose à dire, un besoin qui est de l’ordre de l’urgence, celle de porter une parole qui serait une lumière qui luit dans les ténèbres. Mes attentes vont dans ce sens. Que ce festival soit la matérialisation de cette idée que la culture est pertinente même dans les situations difficiles.
- Quel est votre message ou encore le message de la pièce au public ?
Je suis metteuse en scène. Mon message part de mon art, de ma pratique et de mes choix de mise en scène, de ce que je vais montrer au public et de la manière dont je souhaite le faire. Il y à mon intention par rapport à l’œuvre dans ce cas-là, tandis qu’au niveau de la réception je préfère que le public se forge ses propres opinions. Je ne crois pas qu’il y ait un message qui serait une idée transcendante sur une œuvre, sur la pièce dans ce cas-ci. L’interprétation, ainsi que les propos véhiculés par les personnages, sont des parenthèses ouvertes que le public remplira lors de la représentation ou après lecture.
En partenariat avec le Festival Quatre Chemins, la rédaction de TripFoumi Enfo vous propose un ensemble d’entretiens réalisés en prélude à la tenue de la 19e édition de l’événement.
