Haïti

Ça fait deux : rouvrir les classes et les faire fonctionner dans l’Haïti de maintenant !

(TripFoumi Enfo) – Le gouvernement actuel, dirigé par le Premier ministre Ariel Henry, a accepté le fait “d’avoir perdu le contrôle de la situation”, raison pour laquelle, impuissant, il a sollicité une intervention armée d’une troupe étrangère en Haïti dans le but, explique-t-il, de combattre les gangs armés, faciliter la distribution des produits pétroliers dans les pompes à essence et, le cas échéant, apporter une solution à la crise humanitaire à laquelle fait face le pays, le choléra étant la partie visible de l’iceberg. Programmée initialement pour le 5 septembre, la rentrée des classes n’a pas pu avoir lieu, et le 3 octobre a été la nouvelle date, mais encore boycottée par les membres de la population, exigeant de meilleures conditions de vie.

Ça saute aux yeux. La population haïtienne est rongée par la misère et l’insécurité ces derniers jours. Presque quotidiennement, des bandits armés tuent, kidnappent, volent et violent dans certaines zones du pays, sous le regard complice des autorités de l’État. Quant au pouvoir d’achat des citoyens, ça diminue de manière considérable. Face à cette situation, certains Haïtiens ont dû quitter le pays pour éviter qu’ils soient, eux aussi, victimes des actes d’insécurité. D’autres, y vivant encore, ne savent à quel Saint se vouer.

Cette triste et répugnante situation a, sans doute, impacté de façon négative toutes perspectives d’avenir dans le pays. La réouverture des classes, fixée, dans un premier temps, pour le 5 septembre et reportée pour le 3 octobre, dans un second temps, peine à se tenir à cause de la pauvreté dans laquelle sont plongées des familles haïtiennes. La cherté de la vie, l’insécurité, la hausse des prix des produits pétroliers constituent les raisons de la non-présence des élèves dans les salles de classe.

Depuis le 22 août, presque toutes les activités sont mises à l’arrêt par la population. Le 12 septembre, après l’annonce de l’augmentation des prix du carburant par le gouvernement, la mobilisation s’est intensifiée. Mais, l’équipe au pouvoir, faisant la sourde oreille, reste ferme sur sa décision. Le Terminal Varreux, où l’on stocke plus de 70% des produits pétroliers du pays, a été bloqué par des bandits armés dirigés par Jimmy Chérizier alias Barbecue. Le gouvernement a dû négocier pendant plusieurs jours pour que les hommes armés puissent laisser passer l’essence.

Si dans certaines communes, il y a une reprise timide des activités scolaires, dans d’autres, presque tout est au point mort. Des familles peinent à joindre les deux bouts, alors que les revendications des citoyens restent insatisfaites. Des parents sont décapitalisés à cause de l’insécurité. Oui, l’école est une priorité, mais que peut-on attendre des familles d’origine modeste dans l’Haïti d’aujourd’hui ?

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