Haïti

Quand des bandits légaux deviennent illégaux en battant des cils !

(TripFoumi Enfo) – Les 11 ans du pouvoir des “Tèt Kale” n’ont fait qu’enliser Haïti dans la misère, l’insécurité, la pauvreté, une situation des plus abjectes pour un peuple ayant concquis son indépendance au prix du sang. En panne de repères, la population haïtienne a dû malheureusement jeter son dévolu sur la personne de Michel Joseph Martelly, chanteur à la langue de vipère et promoteur d’une philosophie mortifère baptisée “bandit légal”. Son passage à la tête du pays laisse derrière lui de profondes blessures à panser illico avant qu’il ne soit trop tard. Six ans après son mandat, il ne peut désormais se permettre le luxe de flâner comme bon lui semble. L’ex-Président, déclaré personna non grata un peu partout, est sanctionné par le Canada pour sa possible participation dans des activités criminelles en Haïti.

Depuis sa prise de fonction en 2011 comme Président d’Haïti, Sweet Micky a instauré un nouveau mode de gouvernance dans le pays, celle qui se manifeste par une présence accrue d’énergumènes dans l’espace public : des groupes armés pullulent un peu partout sur le territoire national, ce, tèt kale ! Pour la perpétuation de cette philosophie criminelle, des parlementaires et d’autres acteurs du secteur privé s’allient au régime, qui leur a permis de faire fortune dans des conditions douteuses que nous connaissons tous. Ces alliés du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK) l’ont supporté de façon aveugle. Ensemble, ils gèrent leurs petites affaires, même au préjudice des masses populaires.

Jovenel Moïse, le remplaçant de Martelly, quant à lui, a été assassiné en sa résidence privée, à Pèlerin 5, Pétion-Ville, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, par un commando lourdement armé. Un des plus grands crimes au cours du 21ème siècle en Haïti ! Un ancien sénateur, qui serait dans le secret des dieux, a cité un certain parrain comme étant celui qui a livré M. Moïse aux criminels. Plus le temps passe, plus les épisodes se succèdent dans cette affaire dont la fin, semble-t-il, n’est pas pour demain. Jovenel Moïse est victime du grand banditisme instauré par son équipe : des zones prises en otage par des civils armés. Une des œuvres du 58ème Président assassiné, avant sa mort, c’est la création du “G9 an fanmi e alye”, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). Cette coalition de gangs armés de la région métropolitaine de Port-au-Prince a été missionnée pour faire pérenniser le régime et mater les mouvements populaires, toujours d’après cette organisation des droits de l’homme.

Presque chaque jour, Haïti enregistre des victimes liées à l’insécurité. Cette situation a poussé des Haïtiens à quitter le pays pour se réfugier sous d’autres cieux qu’ils estiment plus cléments. Mais, il y a une question qui reste pendante : qui finance les gangs en Haïti ? Tout le monde se déresponsabilise. Heureusement, le temps a ceci de particulier : révéler les vrais visages des individus. En effet, le Canada, après documentation, a finalement pris un ensemble de sanctions contres des noms connus du régime, dont l’ex-Président Michel Joseph Martelly et Laurent Lamothe, ancien Premier ministre. Ils auraient participé au financement des gangs armés, à la corruption et au trafic de drogue, des activités desquelles ils tirent profit.

En ce qui a trait à Martelly, après avoir été sanctionné, il était retourné en Haïti pour des raisons que nous ne connaissons pas encore. Mais, le mardi 22 novembre, paniqué, il a dû prendre ses jambes à son cou en passant par la République Dominicaine pour se rendre aux États-Unis. Son ancien Premier ministre, Laurent Lamothe, se dit étonné de voir une telle décision prise contre lui. Joseph Lambert, Youri Latortue, Gary Bodeau, tous alliés du régime, sont également sanctionnés pour les mêmes causes. Leurs avoirs et leurs comptes bancaires à l’étranger sont bloqués. Ces sanctions sont appuyées par les États-Unis.

Il faut rappeler que plusieurs massacres ont été perpétrés pendant les 11 ans de ce pouvoir criminel. Le régime a été indexé dans certains de ces actes criminels. Presque quotidiennement, des cas de kidnapping, d’assassinat, de vol, et de viol sont enregistrés dans le pays, ce, sous les regards passifs et complices des autorités étatiques, qui seraient de connivence avec des voyous armés qui sèment la terreur à Port-au-Prince et dans d’autres villes de province. Michel Martelly et ses alliés, qui se font appeler bandits légaux, deviennent illégaux à partir des sanctions du Canada. De quoi sera faite la suite ?

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