La jeunesse de Petit-Goâve et les livres se sont dit oui à la 9e édition du « Marathon du livre »
(TripFoumi Enfo) – Les livres et la jeunesse se sont dit oui pour la vie dans les jardins de Fort-Royal Hôtel, ce, dans le calme charmant des arbres. Composé majoritairement de jeunes écoliers et étudiants, le public s’est bien régalé dans le froid de la ville de Petit-Goâve, ce samedi 17 décembre. Alors que les amoureux du ballon rond se préparent à assister à la grande finale de la Coupe du monde au Qatar, prévue pour ce dimanche 18 décembre entre l’Argentine et la France, les amoureux du livre et de la culture se sont rencontrés autour des œuvres de Jacques Stephen Alexis à la 9e édition du Marathon du livre.
La jeunesse de la ville de Dany Laferrière continue de nager à contre-courant de la fameuse phrase de l’historien Médéric Louis Élie Moreau de Saint-Méry datée de la fin du 18e siècle “Petit-Goâve est le tombeau des arts et des sciences”. Autour des tables bien garnies de textes de tout genre, enfin presque, les passionnés de lecture ont défilé et se sont procurés des œuvres littéraires. Hangod Abraham, l’un des initiateurs de cet événement, a fait son historicité avant de céder le podium aux artistes pour mettre un peu d’ambiance. “C’est en 2014 que nous avons commencé. Nous voulons organiser une foire suivant le modèle de Livres en Folie. Au fur et à mesure, nous nous sommes adaptés à notre réalité et à notre moyen”, a déclaré le poète.
Ayant porté des accoutrements blancs, des jeunes qui avaient participé aux trois journées d’ateliers sur le théâtre avec la metteure en scène Jasmine Zulma, ont restitué quelques extraits des textes de Jacques Stephen Alexis devant un public porté par tous les gestes et propos des comédiens. Au cours de cette représentation scénique, une comédienne a fait surgir des émotions fortes chez le public en incarnant le personnage d’Estrelita La Niña de Jacques Stephen Alexis tiré de l’ouvrage “Espace d’un Cillement”. Estrelita, cette fille, vendeuse de plaisir et amoureuse de la belle vie, pute, a été bien l’un des personnages ayant marqué la scène dans sa façon de dire et de faire, dans sa façon de transmettre aux spéctateurs son charme, sa tristesse, son dégoût.
Après plusieurs prestations artistiques suivies de l’animation d’un Disc Jocker (DJ), le chanteur Kebert Bastien, artiste engagé et militant politique, bravant l’insécurité à l’entrée Sud de Port-au-Prince pour se rendre dans la ville de “Dous Makòs”, a clôturé la soirée en beauté en offrant un bijou de spectacle avec des chansons tirées de son riche répertoire musical. De “Palè Nasyonal” en passant par “Barikad lanmou” jusqu’à “l’homme lumière”, KEB a offert une peformance digne de ce nom. Encore dans la soif de la musique, le public a ovationné le chanteur, qui est à sa deuxième participation à ce marathon.
La 9e édition du Marathon du livre, une initiative du Mouvement Littéraire Culturel et Artistique des Jeunes (MOLICAJ), s’est déroulée, du 7 au 17 décembre, sur deux sites : la Bibliothèque municipale de Petit-Goâve et le Fort-Royal Hôtel où a eu lieu la soirée de clôture avec la peformance artistique et la vente-signature des textes, précédées des ateliers d’écriture et de lecture, des ateliers sur le théâtre et d’autres événements ayant rapport à la culture.
