Haïti

Risquer le tout pour le tout

(TripFoumi Enfo) – Le désespoir s’abat sur le pays comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Enfants, jeunes, adultes, presque tout le monde refuse de croire que demain sera meilleur en Haïti. Conséquence : beaucoup veulent partir même au péril de leur vie. Partir pour sauver leur peau face aux violences urbaines. Partir pour fuir la misère. Partir pour réaliser leurs rêves comme il faut.

Langaj

Les années qui ont suivi celle du séisme dévastateur du 12 janvier 2010 ont vu des Haïtiens quitter massivement le pays vers d’autres terres dans l’espoir d’un mieux-être. Le Brésil et le Chili ont été les premiers pays à accueillir les fils et filles de Jean-Jacques Dessalines, héros de l’indépendance haïtienne.

Quelques années après, beaucoup ont dû quitter ces deux pays à travers des périples extrêmement difficiles en passant par des forêts en vue d’atteindre les États-Unis, leur eldorado, dans une situation irrégulière. La petite fortune qu’ils ont acquise au Chili ou au Brésil est utilisée pour payer des passeurs.

Parfois, ils sont dépouillés par des soldats. Des femmes sont aussi violées. Bien qu’au parfum de tout cela, d’autres Haïtiens ont pris le même chemin. Sur ce, il faut rappeler que, en 2021, 4 membres d’une famille haïtienne (Père, mère et deux enfants), en route pour rejoindre la terre américaine, avaient péri à Darién, zone de marais et de forêt située à la frontière de la Colombie et du Panama.

Voilà que le 5 janvier 2023 l’administration américaine propose un programme humanitaire à quatre pays : Haïti, Venezuela, Nicaragua et Cuba. Les ressortissants de ces pays vont pouvoir entrer aux États-Unis pourvu qu’ils aient un Sponsor (une personne ou une institution à but non lucratif). Ce programme est comme la dernière goutte d’eau sur le point de faire déborder la vase.

Depuis l’annonce, des foules compactes sont remarquées devant les bureaux d’immigration et de la Direction Générale des Impôts (DGI) pour se procurer d’un passeport ou s’acheter un timbre. Certaines personnes sont prêtes à payer le prix fort, car ces gens n’ont qu’une seule envie : quitter le pays.

Langaj

À cause de l’insécurité, de la cherté de la vie et de l’absence d’infrastructures, même ceux et celles qui ont un emploi s’apprêtent à l’abandonner pour saisir cette “opportunité”. Ils veulent risquer le tout pour le tout !

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