Haïti

Est-il possible d’avoir de la stabilité émotionnelle en Haïti ?

(TripFoumi Enfo) – Présentement, avec l’insécurité généralisée qui bat son plein dans presque toutes les régions du pays de Dessalines, le quotidien de la majeure partie des Haïtiens est amer. C’est le règne de la peur au ventre. C’est la montée d’adrénaline qui se sent dans tous les coins et recoins. Stress, colère, chagrin, amertume, dépit, rancœur, dépression, autant de maux et bien d’autres encore qui traversent et occupent l’esprit de nos compatriotes qui font face aux fléaux des gangs qui sèment la terreur partout au vu et au su de nos soi-disant dirigeants. Face à ces situations, émotionnellement, aucun Haïtien vivant dans le pays n’est stable.

Langaj

Le sourire, véritable thérapie susceptible de garder son corps en bonne santé, est éphémère si jamais il était présent chez certains à un moment donné. En situation d’insécurité constante depuis plusieurs années déjà, avec les cas de tuerie, de kidnapping qui se répètent à longueur de journée, la vie des Haïtiens en Haïti est très fragile. Le sommeil devient luxueux. Les nouvelles à la radio, sur les réseaux sociaux ne rassurent pas. Constamment, le stress hante notre esprit. Quand il ne s’agit pas de l’un de nos proches, c’est le proche d’un (e) ami (e) ou d’une connaissance qui subit le désastre de l’insécurité. La joie de vivre ici-bas, en Haïti, est quasiment un fait insolite, très angoissante au point que l’instabilité émotionnelle domine nos pensées.

Est-il possible d'avoir de la stabilité émotionnelle en Haïti ?

Si dans sa citation combien instructive, Abbé Pierre eut à dire : « Un sourire coûte moins cher que l’électricité, mais donne autant de lumière », il faut admettre qu’en Haïti, actuellement, ces deux éléments fondamentaux sont quasiment absents. Donc, avec le niveau d’anxiété et les soucis qui heurtent continuellement la vie déjà miserable de bon nombre de nos frères et sœurs, avec le grand vide qui se fait sentir chez les Haïtiens aujourd’hui dans les émotions positives comme la fierté, l’espoir, la joie, la sérénité, on a l’impression qu’ils vivent dans l’obscurité la plus abjecte.

À quand un retour au calme, à la vie nocturne, aux vacances effectives sans penser aux tourments ? À quand le peuple dans son ensemble peut s’arroger le droit de sortir prendre de l’air au Champ-de-Mars ou toute autre place publique du pays en toute quiétude ? Personne ne saurait le dire. Mais, une chose est certaine maintenant, des Haïtiens qui, pour une raison ou une autre, restent dans le pays, ne connaissent pas à long terme des émotions positives. Le bonheur de vivre dans leur pays qui les a vus naître leur fait défaut. Tout le temps aux aguets, comme s’ils étaient constamment pourchassés. Entre le sommeil et l’éveil, l’Haïtien n’est jamais décis, c’est comme l’agonie qui frappe à leur porte. Tel est le fardeau lourd que doit porter l’Haïtien dans son propre pays aujourd’hui.

Langaj

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker