
(TripFoumi Célébrité) – Loin de sa terre natale, Haïti, estropiée par l’insécurité, la misère et les troubles socio-politiques, l’écrivain haïtien, John Wesley Delva, qui vit à Montréal, Canada, continue de bâtir sa grande et belle entreprise littéraire contre vents et marées. Poète lyrique, certes, mais très engagé dans ses productions littéraires, Delva vient d’annoncer la publication de son cinquième recueil de poèmes, ayant pour titre : “Je ne maudirai pas la tempête”.
Près de deux ans après la publication de “Fissures murales (octobre 2021)”, son quatrième recueil, le poète haïtien, également journaliste, John Wesley Delva revient cette année avec “Je ne maudirai pas la tempête”. Le texte évoque, selon l’auteur, voyage, exil, nostalgie, rêve, folie et utopie. Il s’agit d’une plongée dans l’univers intime du poète, faisant dans le même élan un acte de dévoilement. Paradoxe ! écrit le Petit-Goâvien de 35 ans, sur sa page Facebook.
“Je ne maudirai pas la tempête (Éditions Milot, Paris, 72 p.)” est une façon de montrer le côté ambivalent du réel. “Pourquoi maudire la tempête, s’il n’y a de beau temps sans pluie ? La tempête est au beau temps ce que la mort est à la vie. L’acte de création est en soi l’illustration la plus éloquente. On part de rien pour créer un tout beau ou un beau tout”, telles sont les précisions de l’ancien journaliste de la Radio Télévision Caraïbes, contacté par notre rédaction.
Par anticipation, Delva met tout au clair quant à la question du dévoilement dans son texte. “Ce dévoilement rencontre à la fois l’impératif d’engagement et l’impératif esthétique, au sens sartrien. Car, le poète jongle avec la crudité d’une réalité politique et ce besoin intense de beauté du quotidien”, précise-t-il. Et d’ajouter : “Je ne maudirai pas la tempête” fait une longue démonstration lyrique, au sens que le poète colle son moi au poème comme une tache de naissance. Un acte de sincérité. Surtout de générosité”.
Paradoxe. L’auteur le veut et, par conséquent, décide de mettre sur la table ce qui semblait être au préalable en opposition ou contradictoire. Concilier l’intimité et dévoilement est une façon pour le jeune poète de se montrer au monde à travers des mots esthétiques. “En fait, écrire est un acte de dévoilement. C’est se montrer au monde par des mots. Alors que l’engagement est le fait de tenir compte de ses responsabilités citoyennes. Donc, ma poésie est ce pretexte pour me resituer par rapport à mes responsabilités citoyennes et humaines dans un contexte de création de sublimité”.
Poète lyrique ? John Wesley Delva le confirme sans ambages et le justifie : “Je suis un poète lyrique, parce que j’ai mon moi à mettre à nu sur une place publique. Ma vision poétique est faite de ce fil d’expériences personnelles tissé au cours des ans. En fait, ma poésie est une façon de sublimer mon existence, mon vécu, mon tout intime. Il y a tellement de chaos dans ma vie que la poésie me sert de pont pour donner à celle-ci. Elle est en ce sens un exutoire, me permettant de m’échapper des bruits du monde”.
La littérature n’a pas de frontières. Au sens de Frantz Kafka, toute littératture est assaut contre la frontière. De l’Amérique du Nord jusqu’en Europe, celui qui avait rencontré l’écriture poétique en salle de seconde, veut porter son engagement au-delà de sa terre d’accueil. Le recueil sera disponible dans les bacs cet été en ligne et en France où le poète se rendra au mois de mai prochain pour sa première vente-signature dans la ville de Paris. “On n’a pas encore de date précise, mais c’est l’été prochain”, informe-t-il.
John Wesley Delva est à son cinquième recueil où le lyrisme règne toujours en maître et seigneur dans ses œuvres. En 13 ans de carrière, l’auteur nous a déjà fait vivre sa magie d’écriture, son style : “Des rêves ensanglantés, 2010, “Des songes pour habiter la nuit, 2018, “Journal d’un voyageur exilé”, 2019, “Fissures murales, 2021, et la dernière en date “Je ne maudirai pas la tempête” qui sera disponible sous peu.
Depuis son installation au Canada, John Wesley Delva est déjà finaliste de plusieurs concours, a reçu plusieurs prix littéraires, que ce soit en France ou au Canada. L’actuel étudiant en Communication et Politique à l’Université de Montréal a remporté le Prix de la présidence Sorbonne/Lettres, Prix Antidote Montréal 2020. Il était finaliste du Prix de la Création Radio Canada et Lauréat Poésie en Liberté : Catégorie étudiant.
Lors de cet entretien accordé exclusivement à notre journaliste Wilder Sylvain, le poète John Wesley Delva a laissé un message fort à ses lecteurs. “C’est lire. Lire pour fuir le chaos et les rumeurs du monde. Lire pour construire son propre monde – un monde de découverte et d’évasion. Lire pour que le monde vous appartienne, au sens de pouvoir le manipuler, le ré-organiser et le construire.”
“S’il ne faut pas maudire la tempête, alors il y a aussi des roses que celle-ci est capable de jeter sur le chemin sinueux de l’horizon”.