Éditorial

Éditorial | Insécurité : Quand on roule Haïti dans la farine

(TripFoumi Enfo) – La montée vertigineuse des actes d’insécurité en Haïti continue de faire couler beaucoup d’encre. Comment arriver à bout de ce phénomène et à quand sa fin ? Voilà deux des plus importantes questions, supposons-le, que se posent beaucoup d’entre nous aujourd’hui. Si certains croient que la solution à cet épineux problème doit être l’œuvre d’acteurs d’ici, d’autres estiment qu’elle doit provenir d’ailleurs, donc de l’étranger. À cette deuxième position s’allient les membres du gouvernement actuel.

Langaj

Se disant incapables de contenir les actions criminelles des gangs armés par l’entremise de la police nationale, le Premier ministre ainsi que ses ministres ont signé, à l’unanimité, une résolution demandant à l’Organisation des Nations Unies une aide militaire à cet effet par l’envoi des troupes armées sur le sol national. Une demande, jugée malsaine, de par sa nature à fouler sous les pieds la souveraineté du pays, donc à cracher sur la mémoire de nos ancêtres.

Après tant de tergiversations, le Canada s’était pointé comme le pays qui devrait prendre la tête de cette mission, celle de faire venir une force étrangère dans le but de mettre à quia la capacité de nuisance des bandits armés en Haïti. Des mois se sont succédé, rien. Seulement, rien que ça, des “sanctions” prises contre certains barrons des élites économique et politique haïtiennes. Pour quel résultat ?

Un avion du Canada était venu sillonner le ciel d’Haïti pour, à ce que disent ceux étant dans le secret des dieux, collecter des informations relatives aux gangs et les empêcher de sortir dans les rues. À d’autres ! Quelques semaines plus tard, des bateaux de charme, pardon, de guerre ou, tout simplement, les trois caravelles de Christophe Colomb sont venues, une fois de plus, patrouiller les eaux d’Haïti à la recherche… de gros poissons armés.

Le Général Wayne Eyre, chef de la défense du Canada, s’est finalement exprimé sans ambages sur le dossier d’Haïti. Engagée dans la guerre en Ukraine, l’armée canadienne éprouve, comme pour nous informer, des difficultés à s’engager dans une mission visant à combattre l’insécurité en Haïti. Adyewidan ! Le plus grand pays de l’Amérique du Nord, en termes de territoire, veut se la jouer… prudent.

Quand est-ce que nous, Haïtiens, allons comprendre que la réponse à l’insécurité doit être l’œuvre de nous-mêmes ? Quid des matériels inadaptés vendus à la police nationale par le Canada, comme c’est reconnu ?

Langaj

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