Les territoires et les balles perdus : Martissant n’appartient-il plus à l’État ?

(TripFoumi Enfo) – Ce n’est ni le titre d’un film ni celui d’un roman ou d’un article. Les territoires perdus, ce sont les déclarations, qui mieux est, les aveux de la ministre de “l’injustice”, Emmelie Prophète Milcé, en ce qui a trait aux violences urbaines auxquelles sont en proie plusieurs communes du pays, notamment Port-au-Prince.
Quelques jours plus tôt, Madame Prophète avait invité la population haïtienne, bien que livrée à elle même, à se défendre contre les gangs lourdement armés, qui arrivent même à défier les autorités policières. La romancière convertie en femme politique estime que le quartier de Martissant est un rubicon qu’elle s’interdit de franchir.
Ce sont, comme pour nous annoncer quelque chose, des territoires perdus. Pourtant, elle était de ceux qui, en conseil des ministres, avaient signé la résolution pour la révision des prix du carburant à la hausse sur le marché local, à cause, disent ces chefs, d’un manque à gagner dans la subvention.
Dans un communiqué, le gouvernement avait fixé les nouveaux tarifs du transport en commun pour tous les circuits, y compris ceux qui traversent le quartier de Martissant, occupé par des bandits. Le peuple a donc été convié à circuler dans les “territoires perdus” dont parle madame la ministre.
Célia, narratrice de son dernier roman, ne pourra plus rencontrer Emmelie Prophète dans la localité de Village-de-Dieu, même pour faire un nouveau roman. Raison ? Madame ne compte plus y mettre les pieds, même pour amasser ses matériaux de travail.