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Éditorial | Voir Au-delà des WAGNER

En Haïti, nous ne sommes pas au bout de l’étonnement, puisque chaque évènement apporte son lot de surprises. Alors que la police et les dirigeants du pays se montrent impuissants devant la terreur des bandits, des dizaines de familles sont obligées de laisser leurs maisons pour aller chercher refuge ailleurs. Se déplacer d’une zone à une autre nous expose à encore plus de problèmes, car nous devenons automatiquement des suspects : Le risque est élevé.

C’est dans ce climat délétère qu’en début de mois la nouvelle d’un groupe de mercenaires russes envisagerait de fouler le sol de Dessalines pour aider à combattre les gangs se propage. Qui sont les Wagner ? Pourquoi se sont-ils proposés ? Qui leur a demandé de venir ? Qu’est-ce que Moïse Jean-Charles a à voir avec l’arrivée des Wagner, sachant que l’ancien sénateur a eu récemment un séjour de cinq jours en Russie et environ ? La présence des Russes dans la région n’est-elle pas une provocation pour les USA ? Voilà une série de questions à se poser auxquels nous n’avons encore aucune réponse. Toutefois, il est important que chacun de vous se les pose.

Le groupe Wagner, également connu comme PMC Wagner, est une organisation paramilitaire qui œuvre dans le but d’assurer la défense des intérêts extérieurs de la Russie. Fondé le 1er mai 2014 par l’homme d’affaires Evgueni Prigojine, un proche du président russe Vladimir Poutine, il est présenté à ses débuts comme une société militaire privée russe fournissant des mercenaires avant de se diversifier dans la prospection minière et l’exploitation de ressources naturelles diverses, notamment en Afrique.

Selon les rumeurs, il est question que le groupe Wagner a été actif particulièrement lors de la guerre du Donbass et de la guerre civile syrienne, puis dans d’autres zones de conflits. Les membres du groupe sont soupçonnés d’exactions, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité au Mali, en Libye, en Centrafrique, en Syrie et en Ukraine. Le groupe est sanctionné par l’Union Européenne en 2021 et est considéré par les États-Unis, depuis le 20 janvier 2023, comme une organisation criminelle internationale, et par l’Ukraine, depuis février 2023, comme une organisation terroriste.

Le groupe Wagner est fréquemment considéré comme étant de facto une branche du ministère de la Défense de la fédération de Russie. En effet, Wagner opère pour soutenir les intérêts russes et son matériel provient directement du ministère russe de la Défense, qui fournit également les installations d’entraînement. L’utilisation de Wagner permettrait de faire baisser le bilan humain des diverses opérations russes à l’étranger.

Jusque-là, on se demande si les WAGNER seront effectivement sur le sol haïtien et comment vont ils opérer, car ces mercenaires semblent se spécialiser dans le meurtre. D’un autre côté, n’oublions pas que les Russes et les Américains ne s’apprécient pas vraiment. À la vue des États-Unis qui prônent depuis des lustres “l’Amérique aux Américains”, les Russes ne sont-ils pas une menace pour ce continent ?

L’ex-sénateur Moïse Jean-Charles semble vouloir se passer des États-Unis, compte tenu de son apparent dédain à leur encontre, dû à leur ingérence dans la politique haïtienne depuis 1915 près de 108 ans (de mépris). Dans ces déclarations, le 6 mars dernier, dans le nord du pays, rapportées par les médias locaux, Moïse Jean-Charles, rentré de la Russie, à exprimer clairement les raisons qui lui ont poussé à se rendre à Moscou.

Le leader de la plateforme Pitit Dessalines rappelle que la Russie était parmi les premiers pays à reconnaître l’indépendance d’Haïti dans les années 1815. C’est tout a fait légitime de se mettre aux côtés des Russes alors qu’ils sont comme nous sous embargo. Sans avoir la prétention de nuire à nos voisins de près où de loin, Moïse a insisté sur le fait qu’Haïti est libre de faire affaires avec n’importe quel pays pourvu que les intérêts de la nation priment.

L’ex-candidat à la présidence a toutefois laissé quelques points d’ombres dans son discours qui laissent penser qu’il serait pour quelque chose dans cette démarche. “Si le pouvoir en place était capable de mener le pays à bon port, je ne me rendrais pas en Russie. S’il y avait des routes, je ne me rendrais pas en Russie. S’il y avait une armée capable de surveiller nos frontières, je n’allais pas me rendre en Russie. S’il y avait de l’électricité dans mon pays, je n’allais pas me rendre en Russie. Si la police pouvait combattre les gangs armés, je n’allais sûrement pas me rendre en Russie. Et enfin, si chaque Haïtien pouvait travailler, manger et boire à sa fin, je n’allais pas faire ce long voyage pour la Russie.”, des mots forts qui devraient interpeller.

Et ce que nous constatons à moins d’un mois depuis les déclarations de Moïse Jean-Charles, les rumeurs de la venue du groupe Wagner fait écho dans tous les médias. Reste à savoir si le sénateur joue vraiment un rôle dans cette affaire. Plusieurs observateurs, à l’instar de Moïse, se positionnent pour qu’effectivement les Russes interviennent en Haïti, car, selon eux, les Nations-Unies n’ont pas l’intention de nous aider à combattre le banditisme, mais sont en train de nous ROULER DANS LA FARINE.

Ne devons-nous pas considérer aussi que la présence de la Russie ne sera pas sans effet quand on sait que les États-unis ne faisaient rien pour arrêter le trafic d’armes qui venait de chez eux ?
Est-ce possible que des soldats américains arrivent dans le pays alors que Poutine a déjà des troupes dans le pays, cela ne déclenchera-t-il pas une plus grande confrontation ?
Est-ce que les USA ne vont pas utiliser l’affaire du groupe Wagner comme prétexte pour envahir le pays ? Encore des questions qui vont rester pendante, jusqu’a ce que la vérité éclate au grand jour.

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