Haïti

Dyaman nan bidonvil : un enfant devenu père trop tôt

Depuis peu, il y a une photo d’un petit garçon noir avec un regard perçant qui fait la une sur les réseaux sociaux. Cette photo devenue virale a été photographiée à Morne Puilboreau dans l’arrondissement de Plaisance du Nord par le linguiste Vladimir Josué Destiné, qui fait la promotion de “Mete limyè sou ti lèzanj ki nan lari a”. 

Le nom du chouchou des internautes est Mickenson Papouloute. Il a 11 ans. Papouloute est en première année fondamentale et il rêve de devenir médecin pour pouvoir subvenir aux besoins de sa mère.

Surnommé Black diamond (diamant noir) en raison de sa beauté inouïe, Mickenson a beaucoup plus à admirer que son enveloppe corporelle. Le sens de leadership et de responsabilité dont il fait montre laisse sans voix. L’une des plus grandes préoccupations de Papouloute, c’est la nourriture de sa mère. “Manman m pa gen anyen nan men l, li pa gen manje”, a-t-il relaté à “frère Luckson Zòn pa fè moun”, qui veut le récupérer afin de l’aider à réaliser ses rêves.

À quelques jours de la fête des mères en Haïti, le petit garçon de 11 ans envoie un message fort aux enfants qui humilient leurs parents. Quoique sa mère soit une retardée mentale, selon les dires de certains internautes qui vivent à proximité de la famille, il l’aime, il la chérit. L’amour qu’il porte à sa mère est un exemple à suivre. Certaines personnes ont la capacité économique de prendre soin de leurs parents, mais ne le font pas, tandis que Papouloute quémande dans la rue pour soutenir sa mère. “Manman m pa genyen. Lè m mande, sa yo ban mwen, mwen pote l pou li”.

“Granmoun a 10 zan, pran responsablite paran”, un vers de la musique titrée “Dyaman nan bidonvil” sur l’album L.A.S de Zafem, fraîchement sorti, prend tout son sens. Les responsabilités de Mickenson Papouloute qui devraient être de ranger ses affaires personnelles, de bien ranger ses jouets, de préparer le sac à dos pour l’école, de sortir la poubelle, de desservir la table, de participer dans les tâches ménagères pour pouvoir travailler son autonomie, mais la vie lui impose aussi tôt la lourde responsabilité de travailler pour subvenir aux besoins de sa mère, de ses frères et sœurs qui comptent sur lui pour avoir quelque chose à mettre sous la dent. Un véritable calvaire.

Espérons qu’avec le secours des personnes qui souhaitent lui venir en aide, il arrivera à racheter une partie de son enfance. Zanj yo la deja, ann ba yo zèl pou yo vole.

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker