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Haïti en 2023 : faut-il rester ou partir ?

Sous pression d’une crise multidimensionnelle, certains Haïtiens à la recherche d’un échappatoire guidé par un instinct de survie ne pensent qu’à quitté le pays, ce qui serait la seule solution pour eux. D’autres croient désespérément dans un changement de la situation et veulent à tout prix rester sur leur terre natale. Entre temps, la situation se dégrade jour après jour. L’équipe au pouvoir n’envisage pas de créer un climat vivable pour retenir les compatriotes haïtiens qui projettent d’aller chercher une vie meilleure ailleurs.

L’année 2023 a débuté sur un point de choc. La situation déjà délétère en 2022 s’est dégénérée tout au début de l’année. Les violences des gangs armés s’amplifient dans les quartiers populaires, les cas d’enlèvement augmentent continuellement, l’insécurité alimentaire affecte une partie de la population notamment les enfants.

Le quotidien des Haïtiens devient un tableau où la misère et l’inquiétude sont gravées en lettres d’or. La majorité des filles et fils du pays ne voient pas leur avenir sur le sol dessalinien. Ce pays au passé historique glorieux s’est vu comme un mangeur de rêve. Une mère qui n’a pas pu retenir ses enfants à ses côtés.

Cette question tourne en boucle dans l’esprit des jeunes haïtiens qui s’inquiètent pour leur avenir.

Faut-il rester ou partir ?

Dans cette situation où partir est présenté comme la meilleure alternative, le programme Humanitarian Parole du gouvernement de Joe Biden est venu comme un sauveur pour des Haïtiens ayant un proche aux États-Unis qui pourrait entamer les démarches.

Selon les informations révélées par Luis Miranda, fonctionnaire du Département de la sécurité intérieure des États-Unis (DHS), le 24 mai 2023, 39 000 ressortissants haïtiens ont été approuvés dans le cadre du programme, dont 29 000 sont déjà entrés aux États-Unis, tandis que des milliers de dossiers sont en cours de traitement.

Cette tendance de quitter le pays pour échapper à la misère et à l’insécurité ne cesse de s’amplifier du côté des membres de la population. Une situation qui frappe durement des institutions du pays notamment les écoles et les hôpitaux où des cadres ont profité du programme de Biden pour quitter le pays.

La crise multiforme qui sévit dans le pays s’est accrue avec les violences flagrantes des gangs armés dans plusieurs zones du pays. Cette crise a provoqué l’augmentation du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire. D’après la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), 4.9 millions de personnes sont en insécurité alimentaire aiguë et nécessitent urgemment une assistance humanitaire.

D’un autre côté, la malnutrition infantile progresse dans le pays en proie à la violence, à une aggravation de l’insécurité alimentaire et à une flambée épidémique de choléra. D’après une enquête de l’UNICEF, plus de 115 600 enfants pourraient ainsi souffrir d’émaciation sévère en 2023, contre 87 500 l’an dernier.

Selon une estimation de l’Organisation Mondiale de l’Immigration (OIM), les déplacements internes liés à la violence sont en hausse, plus de 136 500 personnes ont été déplacées à la fin du mois de mars 2023, deux fois plus qu’en 2021.

Par rapport à tous ces problèmes endémiques, bon nombre de nos compatriotes à la recherche d’un mieux-être se font humilier en République voisine et d’autres risquent leur vie en mer à destination des autres îles de la Caraïbe.

Dans une situation aussi alarmante, entre partir ou rester en Haïti, s’il est un choix avéré pour certains de quitter à tout prix le pays, pour d’autres qui croient encore dans un changement, c’est un choix difficile.

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