Jean-Charles Moïse se défend et se veut un prophète en Haïti

“Nul n’est prophète en son pays”, voilà une parabole qui semble être prise à contre pied par le leader de Pitit Dessalines, Jean-Charles Moïse. En effet, l’ex-sénateur, en plusieurs occasions, veut s’attribuer le mérite d’avoir déjà dit telle ou telle chose concernant l’avenir du pays. Selon l’ancien parlementaire, les années qui suivent la mort de l’ancien Président Jovenel Moïse seraient extrêmement compliquées pour la nation haïtienne. Vu les circonstances et la situation actuelle, il a frappé en plein dans le mille.
Dans une interview accordée au journal “Premye okazyon”, à la Radio Caraïbes FM, juste après les accusations du 18 mai où de nombreuses rumeurs laissaient croire que le leader avait été monnayé pour laisser libre champ au gouvernement d’Ariel Henry d’organiser la fête du drapeau au Cap-Haïtien, après l’absence du leader en Jamaïque, Jean-Charles Moïse clame haut et fort, à qui veut l’entendre, qu’il n’a pas changé, qu’il est le même hier, aujourd’hui et qui sait… éternellement. Comme on aime le dire dans ce pays, l’avenir dira le reste.
L’ex-maire de Milot a déjà expliqué qu’il n’avait rien reçu du gouvernement pour la réalisation de la fête du drapeau. En somme, il se voit comme un leader incorruptible. Il témoigne qu’on a déjà tenté de le corrompre à plusieurs reprises et de plusieurs manières, mais son sens du sérieux ne peut le détourner de son objectif qui est les intérêts du pays d’abord et avant tout. En tant que madré politique, il ne pouvait pas jouer le jeu de cette classe politique dépassée qui l’incitait à lancer les hostilités pour empêcher le gouvernement d’organiser la fête du drapeau.
“Piège ! Piège ! s’écriait le leader de Pitit Dessalines. Je ne vais pas me laisser faire, ils ont déjà essayé de nuire à ma réputation. Pas question de satisfaire leurs caprices. Où étaient-ils quand nous avions organisé des manifestations pendant 4 mois dans le Nord ? Où étaient-ils quand je prévoyais le problème de l’insécurité et des gangs armés ? Où est-ce qu’ils étaient quand je me suis opposé au système bancaire du pays ? Quand je dénonçais la corruption de la question de transfert et du dollar US, quand je parlais de la rareté du carburant, du chaos total caractérisé par l’effondrement de l’économie, l’augmentation vertigineuse de l’inflation, la décapitalisation des couches les plus faibles et l’accroissement des dettes de l’État, où est-ce qu’ils étaient?”, s’était questionné l’ancien élu.
Égal à lui-même, Jean-Charles Moïse adore les effets d’annonce de catastrophes sur le pays. Des jours sombres sur Haïti, il en a déjà parlé et veut être reconnu pour celui qui dit les choses bien avant qu’elle arrivent ; certains diraient que c’est un oiseau de mauvais augure. Il a également expliqué que les banques commerciales du pays se jouent de la population en leur privant de leur argent sans compter qu’il a réclamé une explication de la Banque centrale pour élucider cette rumeur de ce soi-disant piratage.
Ce lundi 26 Juin, intervenant dans le même journal, Jean-Charles Moïse déclare que le vrai problème de la Banque centrale est dû à la mauvaise gestion des réserves du pays par l’ex-président Jovenel Moïse. Toujours selon l’homme fort du Cap-Haïtien, Jovenel Moïse avait retiré dans les réserves de la République 200,000,000 de dollars des 900,000,000 pour donner à Réginald Boulos dans le cadre du projet de « Karavàn chanjman an ». Par la suite, le Fonds Monétaire International (FMI) avait interdit à Jovenel Moïse de toucher à ce qui restait de la réserve du pays pour que celui-ci puisse faire face à ses dettes et gérer les différents transferts internationaux.
Critiqué par une frange de la classe politique, l’ex-candidat à la présidence est perçu comme un “leader bluffeur”. Il est probable que Jean-Charles Moïse ait déjà un protégé pour un éventuel changement au sein du Cabinet ministériel et n’attende que sa part du gâteau. Rappelons que Jean-Charles Moïse a déjà été accusé d’appartenir au gouvernement d’Ariel Henry, chose qu’il a toujours niée.
Jean-Charles Moïse a toujours répondu à ces accusations faisant croire que ce sont ses détracteurs qui inventent tout pour nuire à sa réputation. Toutefois, le leader reste déterminé à poursuivre sa quête pour libérer la nation. Sans langue de bois, il déclare être très mature politiquement et ne se laissera jamais piéger par ces hommes politiques, qui, depuis toujours, ne font que gaspiller les ressources du pays.
Soit leader ou prophète, Jean-Charles Moïse a des admirateurs un peu partout. En dépit du fait qu’il soit considéré comme un leader polémique et conflictuel, ses prédictions devraient être prises au sérieux, compte tenu du fait que ce dernier prédit souvent l’avenir politiquement, économiquement et socialement, depuis l’avènement de Michel Joseph Martelly. Bien qu’avec un égo démesuré, tout à son honneur, le numéro 1 de “Pitit Desalin” semble connaître les rouages de la politique haïtienne et sait comment déplacer les pions sur l’échiquier.