Les États-Unis ont joué dans le bouton-pression des dirigeants des Caraïbes en faveur d’Haïti

La demande d’une force étrangère en Haïti, faite par le Premier ministre Ariel Henry depuis octobre dernier, se fait emmener au pressing. Le mercredi 5 juillet, les dirigeants de la CARICOM ont finalement répondu positif pour l’arrivée d’une aide militaire en Haïti permettant de combattre les groupes armés qui y résident.
Lors du dernier jour de leur sommet qui a marqué la commémoration du 50ème anniversaire de la CARICOM, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est adressé directement à la Communauté des Caraïbes (CARICOM) à Trinité-et-Tobago dans le cadre du soutien militaire pour Haïti.
De son côté, le Premier ministre de la Dominique, Roosevelt Skerrit, a partagé l’avis du groupe regional sur le fait de soutenir Haïti à renforcer les forces policières et de parvenir à créer “un couloir sûr pour être capable d’apporter une aide humanitaire.” Cependant, il est resté convaincu que ce premier pas doit être validé par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Ce ne serait pas non plus sans aide financière que ce projet pourrait atterrir. Il devrait être financé par la France, le Canada, les États-Unis et d’autres pays, a-t-il souligné.
Haïti souffre, les Haïtiens meurent à petit feu en raison de cette crise. “Près de la moitié des 12 millions d’habitants du pays ont besoin d’aide humanitaire et des millions de personnes souffrent de la faim”, à en croire les chiffres vertigineux de l’ONU. Sur ce, M. Skerrit a prononcé ces quelques mots : “les Haïtiens souffrent et vont se coucher affamés”.
En Haïti, des groupes armés se multiplient autant que la misère. L’appel à une aide étrangère du Premier ministre Ariel Henry a suscité beaucoup de pourparlers. Jusqu’à mercredi 5 juillet, il n’y a eu aucune volonté du côté des pays amis pour l’avancement du dossier.
“La pression des États Unis”
Les États-Unis ont joué un rôle essentiel à cette réponse qui date du 5 juillet, surtout en raison des diverses stratégies qu’ils ont mises en œuvre. Malgré la participation d’Haïti à plusieurs rencontres extérieures, comme celle réalisée en Jamaïque le mois dernier, il n’y a eu aucun résultat positif. Lors du sommet de trois jours à Trinité-et-Tobago cette semaine, le problème généralisé d’Haïti était en première réflexion du Bloc Régional qui soufflait sa 50ème bougie.
En outre, l’arrivée du Secrétaire général António Guterres en Haïti le week-end écoulé a aussi été bénéfique pour le pays. Selon M. Skerrit, “Haïti était si crucial à cette conférence qu’elle a occupé une grande partie de notre engagement alors que nous cherchons à trouver une solution face à nos frères et sœurs en Haïti”.
Les dirigeants de la CARICOM ont salué cette décision avec vigueur, suivant les déclarations du Premier ministre de la Trinité-et-Tobago. “Nous sommes actuellement engagés avec les États-Unis d’une manière que nous ne l’avons jamais été auparavant”.