Fiona Morton, Directrice générale de la concurrence de l’UE, tire sa révérence

L’Américaine Fiona Scott Morton a désisté de son poste au sein de l’Union Européenne comme économiste en chef de la Direction générale de la concurrence, ce mercredi 19 juillet. Sa nomination à cette fonction a été vivement contestée par plus d’un, en raison de sa nationalité non-européenne, mais aussi pour ses anciennes collaborations avec des géants américains du numérique.
Fiona Scott Morton a été nommée nouvelle économiste en chef de la Direction générale de la concurrence de l’UE, le 11 juillet dernier. Elle aurait dû être en charge de ses fonctions le 1er septembre prochain, mais, les vives polémiques qu’a suscitées sa nomination au sein de l’Union Européenne depuis une semaine a finalement eu raison de l’économiste. Elle a renoncé à ce poste dans une lettre adressée à Margrether Vestager, la commissaire européenne à la concurrence ce 19 juillet 2023.
“Étant donné la controverse politique provoquée par la sélection d’une non Européenne pour occuper ce poste, et l’importance pour la direction générale (de la Concurrence) d’avoir le plein soutien de l’Union européenne (…), j’ai estimé que la meilleure chose était pour moi de me retirer”, a écrit Fiona Scott Morton dans la lettre.
Le choix de la brillante chercheuse américaine, enseignante et ancienne consultante dans les géantes entreprises numériques comme Amazon, Apple et Microsoft, a suscité une vague de critiques et de contestations, particulièrement en France, mais aussi de la part des dirigeants des principaux groupes politiques au parlement européen, en raison non seulement de sa nationalité, mais aussi des risques de conflits d’intérêts sur les dossiers qu’elle serait amenée à traiter vue les anciennes collaborations que cette dernière a eues avec des entreprises numériques américaines.
Des autorités françaises avaient levé la voix pour dénoncer la nomination de Fiona Scott Morton et demandé la reconsidération de son choix. C’est le cas de la ministre française aux Affaires étrangères, Catherine Colonna, mais aussi du président Emmanuel Macron qui s’est dit dubitatif sur cette nomination.
“Si nous n’avons aucun chercheur (…) de ce niveau pour être recruté par la Commission, ça veut dire que nous avons un très grand problème avec tous les systèmes académiques européens”, a dit Emmanuel Macron aux journalistes en marge d’un sommet UE-Amérique latine à Bruxelles.
La puissante Direction générale de la concurrence est chargée de veiller au bon fonctionnement de la concurrence dans l’Union Européenne (UE) et d’enquêter notamment sur les abus de position