On est le mardi 20 juillet 2021, exactement 13 jours après l’assassinat du président Jovenel Moïse survenu à son domicile privé, Pèlerin 5, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, Ariel Henry a été installé à la tête de la Primature, prenant ainsi les rênes du gouvernement. À ce moment précis, les opinions à son encontre étaient partagées, ce qui est normal, personne ne fait l’unanimité en vrai. Certains croyaient en sa capacité et sa “volonté” de mener à bien une transition et faire place nette à un gouvernement plus légitime pouvant s’occuper légalement du sort du pays, d’autres étaient plus sceptiques.
Conforter son pouvoir
Les jours passaient – ce qui est bien car le temps aide à la certitude -, Ariel Henry, notre cher Premier ministre, ne se disciplinait qu’à asseoir son pouvoirPour lui, il fallait bien cela, s’il voulait plus qu’une simple petite transition de “5 ans” (il en est déjà à deux, comme le temps passe vite !). Pour ce faire, l’homme a conclu jusque-là deux (2) accords politiques, celui du 11 septembre et celui du 21 décembre, publiés dans le journal officiel du pays, Le Moniteur. Ces accords, on ne voudrait pas être impoli, semblaient avoir pour mission première, ou peut-être seule mission, d’offrir au citoyen “des amis” au sein de l’opposition politique. Ils étaient tous ses amis de longue date, pour certains, d’anciens étudiants du neurochirurgien, mais il fallait un acte légal pour les rassembler autour de la table destructrice d’avenir, d’où “les accords”.
L’assassinat de Jovenel Moïse
Aucun commentaire, le PM s’en fout. C’est un dossier qui, comme ceux des journalistes assassinés en Haïti, établit son campement là où le crime a été commis. Ariel Henry s’en fout royalement, du moins jusque-là. Peut-être qu’il l’activera dans la deuxième partie de son “mandat”… non, que dit-on, sa “période transitoire”. Les mots pour qualifier sa présence à la tête du pays font défaut. Ben, il est là.
Ariel et le banditisme
Aujourd’hui marque ses deux (2) premières années au pouvoir. Le temps nous a tous confortés dans la certitude que le monsieur voulait asseoir son pouvoir, il a fini par devenir Président-Premier ministre. Seul dans la République, aucun pouvoir, qui soit haïtien, ne peut l’arrêter, il décide de tout ou il mime tout ce qu’on lui dicte. Mais, ce qui est certain, palpable, dont la véracité tue, c’est l’ampleur qu’a prise le banditisme en Haïti, ces deux dernières années. La terreur est carrément présente dans le quotidien haïtien, elle y a même elu domicile. Les bandits sont présents partout sur le territoire national, mieux que des banques commerciales, ils établissent des succursales à travers tout le pays, détruisant littéralement des vies et des biens. Ceux qui survivent à leurs attaques meurtrières et répétitives, sont obligés de migrer vers l’inconnu, car l’idée première est de fuir la zone de carnage. Et Ariel dans tout cela ? Il en rit…
Un beau gros deux ans : le bilan !
De nombreux voyages teintés d’innombrables discours. Et pendant ce temps, la misère grimpe, l’inflation grimpe, l’insécurité grimpe, la fortune des dirigeants et leurs alliés grimpe, le malheur des Haïtiens grimpe. Vous savez, en Haïti, le mal ne fait que grimper.
Le mal Henry
20 juillet 2021 – 20 juillet 2023, deux ans depuis qu’on végète dans la saleté, dans le malheur, dans l’inconnu le plus terrifiant, dans l’insécurité la plus totale. Deux ans déjà que le médecin promet, promet encore. Deux ans déjà qu’il bénéficie voracement des bienfaits du pouvoir au détriment d’un peuple qui n’a strictement rien. Deux ans déjà que l’on compte chaque jour des cadavres, des kidnappés. Deux ans déjà que les Forces de l’ordre sont devenus des proies (faciles). Deux ans déjà que des pauvres sont devenus extrêmement riches, quand la population, elle-même, s’appauvrit quotidiennement. Deux ans déjà que le néant se creuse.
S’il y a un truc de bien que monsieur Henry nous a offert, c’est le silence des anciens opposants et “défenseurs du peuple”. Ils commençaient à nous fatiguer sérieusement.
