Frantz Elbé, savez-vous qu’on ne tire jamais sur une ambulance ?

Déterminée à sévir contre de paisibles citoyens qui se sont établis près de l’ambassade des États-Unis, parce que chassés de leurs domiciles par des gangs armés, la Police nationale, dirigée Par Frantz Elbé, continue de prouver qu’elle n’est pas une force républicaine, appelée pourtant à protéger les vies et les biens de chaque Haïtien, quelle que soit son origine ou son appartenance religieuse ou politique. Voilà que des dizaines de familles ont été gazées, ce mardi 25 juillet, par les Forces de l’ordre pour le seul pêché de s’être installées devant les locaux de ladite ambassade.
Après le répit constaté dans le mouvement « Bwa kale » lancé par des membres de la population haïtienne pour contrecarrer les gangs armés qui imposent leurs diktats, les criminels, ces derniers jours, reprennent du service comme si la police n’existait que de nom pour eux. Ils kidnappent et tuent comme bon leur semble. Les voilà cherchant à s’offrir d’autres territoires, au niveau de la commune de Tabarre, pour élargir leurs tentacules.
Les quartiers Dumornay et Truitier, situés dans la commune de Tabarre, deviennent les nouvelles cibles des bandits armés réunis au sein du gang de Vitelhomme Innocent à un moment où Ariel Henry vient de célébrer ses deux ans comme le seul chef de l’Exécutif. Au cours de l’après-midi du lundi 24 juillet, ils ont tiré dans toutes les directions, ce qui pousse bon nombre d’habitants à fuir leurs maisons pour se réfugier devant le bâtiment logeant l’ambassade américaine, toujours à Tabarre.
Ne sachant à quel saint se vouer, ces déplacés ont dû y passer la nuit. Ils ont dormi à même le sol. En dépit de leur situation de misère, des agents de la PNH, pour les chasser, ont utilisé abusivement le gaz lacrymogène, alors que des enfants se trouvent parmi ces familles. Les policiers étaient sans pitié pour ces pauvres gens, déjà rongés par la misère et la violence meurtrière des gangs.
La brutalité de ces policiers nous pousse à questionner le Directeur Général de la PNH, Frantz Elbé, sur sa mission à la tête de cette institution, déjà boiteuse en raison de son instrumentalisation pour mater des mouvements revendicatifs. Si plusieurs organisations de défense des droits humains ont dénoncé de tels agissements, en tout cas, la population civile continue d’être victime des brutalités policières.
M. Frantz Elbé, comment est-il possible que des policiers usent du gaz lacrymogènes pour contraindre de paisibles citoyens à abandonner un lieu de refuge, de peur d’être la proie des bandits armés ? M. Elbé, savez-vous qu’on ne tire jamais sur une ambulance ? Cette population, meurtrie, ne mérite pas de meilleurs traitements ?