L’ULCC veut combattre la sextorsion dans l’administration publique
L’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) a organisé, à Pétion-Ville, mardi 25 juillet 2023, un atelier de discussion sur l’élaboration d’un projet de loi sur la corruption sexuelle sous le thème « vers l’incrimination de la sextorsion comme acte de corruption ». Les responsables de l’ULCC en ont profité pour recevoir des propositions de divers secteurs de la vie nationale dans le but d’aboutir à un texte définitif afin de pénaliser les faveurs sexuelles en échange de services publics.
Le phénomène de la sextorsion est un fléau qui sévit dans l’administration publique n’épargnant ni femmes ni hommes, selon Emmanex Gonzague Désir, Directeur général par intérim du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, présent à cette activité. Le responsable a indiqué que la corruption sexuelle est un obstacle majeur à la lutte contre la pauvreté à travers le monde, notamment en Haïti.
“La corruption sous toutes ses formes est un phénomène de déstabilisation sociale qui favorise la criminalité généralisée et a un impact sur la sécurité et la stabilité à tous les niveaux”, estime M. Désir qui salue l’engagement de l’ULCC qui a décidé de lancer le processus de pénalisation du phénomène de l’extorsion sexuelle.
Le Directeur général par intérim du ministère à la condition féminine a renouvelé l’engagement de l’institution à continuer de soutenir toutes les initiatives visant à protéger les femmes et les filles dans la société. Il déplore toutes les formes de discrimination que les femmes continuent de subir dans la société, qui sont de plus en plus victimes du phénomène de la corruption alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population.
Le Directeur général de l’ULCC, Hans Jacques Ludwig Jospeh, qui a pris la parole en la circonstance, s’est décerné un satisfecit quant à la réalisation de cet atelier de discussion basé sur la corruption sexuelle.
Le numéro 1 de l’ULCC a parlé de la nécessité de lutter contre le phénomène de l’extorsion dont surtout les femmes ne cessent de subir dans la société. “Il doit y avoir des dispositions légales sur la question pour renforcer la lutte pour éradiquer cette forme de corruption”, croit-il. Hans Jacques Ludwig Joseph estime qu’il est nécessaire de doter l’État d’instruments juridiques pour combattre et prévenir le phénomène de la corruption sexuelle.
De plus, le responsable indexe l’impact psychologique et social de la sextorsion sur les victimes qui risquent d’être stigmatisées. M. Joseph a souligné que, “ce phénomène porte atteinte à la dignité des victimes et viole leurs droits fondamentaux”.
M. Joseph a annoncé également que l’ULCC mettra en place, toujours à travers l’initiative, un mécanisme institutionnel pour permettre aux victimes de s’exprimer en toute liberté et confiance nécessaires à cet effet. Il a déclaré que cette prochaine disposition légale permettra à la justice de condamner tous les coupables exigeant des faveurs sexuelles en échange de services publics.