Le RNDDH consterné et attristé après la chasse policière contre les réfugiés devant l’Ambassade américaine

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dit apprendre “avec consternation et tristesse” que des policiers ont violemment chassé, le 25 juillet 2023, les déplacés de la commune de Tabarre qui s’étaient réfugiés devant les locaux de l’Ambassade américaine en Haïti. Dans un communiqué, le RNDDH encourage le gouvernement haïtien à prendre des dispositions pour rétablir la sécurité à Tabarre et appréhender le chef de gang Vitelhomme Innocent.
La stupeur était à son comble devant les locaux de l’Ambassade américaine. Alors que la violence du gang « Kraze Baryè » s’est exacerbée dans la commune de Tabarre, plus particulièrement dans les quartiers de Dumornay et Truitier, des dizaines de résidents ont fui leurs domiciles pour prendre refuge devant l’Ambassade américaine, lundi 24 juillet.
Le lendemain, aux environs de 2h PM, des policiers de l’Unité Départementale de Maintien de l’Ordre (UDMO) ont demandé aux déplacés de quitter l’entrée de l’Ambassade, pour, disent-ils, faciliter les opérations policières. Les déplacés n’ont pas voulu quitter l’espace, affirmant qu’ils n’avaient pas d’autres endroits où aller. Ils ont été automatiquement gazés et forcés de vider les lieux.
Selon nos informations, des nourrissons et enfants en bas âges s’étaient évanouis, incluant des femmes âgées…. Ils ont ensuite été emmenés au lycée Jean Marie Vincent, communément appelé lycée Caradeux, par la mairie de Tabarre.
« Le RNDDH condamne avec la dernière rigueur l’utilisation outrancière de la force par des agents de la PNH, à l’encontre d’une population livrée à elle-même et qui, en se rendant devant les locaux de l’Ambassade des États-Unis en Haïti, n’a voulu que chercher refuge », lit-on dans ce communiqué de l’organisme de défense des droits humains.
Le RNDDH rappelle que le droit de chercher refuge toutes les fois que sa vie, sa sécurité où tous autres droits et libertés fondamentaux sont menacés ou violés, est reconnu à toute personne. De même, il est interdit de refouler une personne cherchant refuge, dans les lieux où sa vie et sa liberté sont menacées.
Le RNDDH souligne à l’attention du directeur a.i. de la PNH Frantz ELBÉ que l’utilisation de gaz lacrymogène à l’encontre d’une population calme et sans défense qui cherche refuge pour sauver sa vie reste et demeure une violation des droits humains.
Par conséquent, en vue de solutionner le problème, le Réseau National de Défense des Droits Humains recommande à la PNH de reprendre le contrôle des communes de la Croix-des-Bouquets, de Delmas, de Pétion-Ville et de Tabarre, abandonnées à Vitelhomme Innocent et à son gang armé « Kraze Baryè » ; démanteler le gang armé « Kraze Baryè » dirigé par le chef de gang Vitelhomme Innocent ; ramener le calme et la sécurité à Tabarre afin que les déplacés-es puissent regagner leur demeure, dans les meilleurs délais ; procéder à l’arrestation de Vitelhomme Innocent et des membres de « Kraze Baryè » pour qu’ils soient jugés et condamnés pour les exactions commises.