Renversement du président nigérien Mohamed Bazoum par des putschistes

Président du Niger depuis 2021 et dernier allié des Occidentaux dans le Sahel, Mohamed Bazoum a été renversé par des putschistes ce mercredi 26 juillet. Pour l’instant, le sort du chef d’État, retenu dans sa résidence, reste incertain.
Après une longue journée marquée par des prétendues négociations avortées entre le président Bazoum et les putschistes, et les multiples appels de la communauté internationale au respect des constitutions, un groupe de militaires, emmené par le colonel major Amadou Abdramane, s’est présenté mercredi 26 juillet au soir devant les caméras de la chaîne nationale.
“Nous, Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez”, a déclaré M. Abdramane. « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale », a-t-il ajouté.
D’après les informations publiées par la BBC, les putschistes ont « dissout la Constitution, suspendu les institutions, fermé les frontières du pays », et décrété un couvre-feu national. Ils ont également promis qu’ils respecteraient « les engagements souscrits par le Niger » à l’international, ainsi que « l’intégrité physique et morale des autorités déchues ».
Le Niger se veut un nom dans la tradition du coup de force. Le pays est à son cinquième putsch militaire depuis son indépendance en 1960.
Selon un quotidien burkinabè, Wakat Séra, le coup d’État « intervient au moment où le Niger, comme d’autres pays du Sahel et de la sous-région, fait face à des attaques terroristes qui endeuillent, constamment, les Forces de défense et de sécurité et les populations civiles ».
Par ailleurs, CNN rapporte que « des centaines de manifestants » ont apporté leur soutien au président Bazoum, ils s’étaient rassemblés à Niamey dans la journée pour défendre la démocratie. Mais en arrivant devant le palais présidentiel, les protestataires ont été dispersés par des tirs de sommation par la garde présidentielle.
Après plusieurs pays africains comme le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, le Tchad et le Soudan, c’est le tour de Niger de frapper une fois de plus par un coup d’État militaire au détriment des Occidentaux. Le Niger est en effet « le dernier grand allié de l’Occident dans une région troublée, traversée par les principales routes migratoires vers l’Europe, et marquée par la violence terroriste, la pauvreté et le changement climatique », observe El País
Les Américains qui ont deux bases de drones et 800 soldats au Niger ont exigé que les membres de la garde présidentielle libèrent le président Bazoum et s’abstiennent de toute violence. Le Niger est considéré comme étant un partenaire crucial de Washington dans la zone, donc les Américains ont de quoi à craindre de ce nouveau putsch au Sahel.