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Himmler Rébu et Ricardo Germain se prononcent sur l’offre du Kenya de diriger une force multinationale en Haïti

À la suite de la proposition faite par le Kenya de prendre les rênes d’une force multinationale en Haïti, des connaisseurs dans le domaine de la sécurité dans le pays tels que l’ancien colonel Himmler Rébu et Ricardo Germain se sont exprimés à ce sujet. Pour l’un, accepter cette offre serait une catastrophe pour le pays et pour l’autre, une opportunité à ne pas rater.

Langaj

Le ministre des Affaires étrangères du Kenya, Alfred Mutua, a annoncé la semaine dernière que son pays était prêt à déployer 1 000 policiers en Haïti en renforcement à la Police Nationale d’Haïti (PNH), en vue de combattre le grand banditisme dans le pays.

La proposition des dirigeants du Kenya de vouloir venir en aide à Haïti a suscité bon nombre de controverses au sein de la population haïtienne. Certains ont mis en avant la crise sociopolitique que connaît le Kenya depuis des mois. Des hauts dignitaires du pays se sont appuyés sur le dicton qui préconise que « le changement commence d’abord chez soi » pour décliner cette proposition.

M. Rébu, spécialiste en Haïti en matière de sécurité publique, critique vertement les États-Unis qui mettent la bouchée double pour envoyer une force en Haïti, estimant que cette décision est liée à des raisons électorales et qu’une telle décision ne sera pas utile. Toujours dans son analyse, l’ex-colonel met en cause l’inefficacité du Kenya en raison de ses problèmes politiques internes. Il attire l’attention du public sur les méthodes de la police kenyane, exprimant ses craintes concernant d’éventuelles violations des droits humains si le plan américain aboutissait.

Allant dans le même sens que M. Rébu, l’ancien Premier ministre Claude Joseph avait rejeté d’un revers de main l’offre du Kenya dans un message publié sur sa page Facebook ce dimanche. « Une police qui n’est pas professionnelle dans son pays, peut-elle l’être ailleurs ? », s’est-il questionné.

D’un autre côté, Ricardo Germain, spécialiste en Études stratégiques, sécurité et politique de défense, a partagé un avis différent. Celui-ci croit que c’est une grande opportunité vu le marasme dans lequel le pays se trouve. Pour continuer dans sa réflexion, il avance que l’expérience du Kenya en tant que puissance émergente de l’Afrique de l’Est et sa gestion passée des crises post-électorales peuvent aider Haïti à faire face au grand banditisme.

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Par ailleurs, les pays qui se disent amis d’Haïti, comme les États-Unis et le Canada, continuent de multiplier les démarches pour qu’une force multinationale foule le territoire haïtien dans un bref délai. Voulant accélérer le processus, le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avait eu une rencontre avec le président du Kenya, Williams Ruto sur ce dossier.

Toutefois, dans un communiqué du département d’État des États-Unis, les Américains ont annoncé qu’ils vont déposer une résolution visant à autoriser le déploiement de cette force en Haïti devant l’ONU.

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