L’État haïtien ne prend pas au sérieux la crise politique et sécuritaire d’Haïti, selon Justin Trudeau
Face à la récente décision que les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies veulent adopter pour Haïti, le Premier ministre Canadien, Justin Trudeau, a clairement montré sa position lors d’un point de presse tenu à Hamilton, lundi 31 juillet 2023, en déclarant que l’État haïtien ne prend pas au sérieux la crise politique et sécuritaire d’Haïti.
Étant donné que les autorités des Nations Unies sont en faveur d’une force d’intervention dirigée par le Kenya, et non pas par le Canada, qui, depuis plusieurs décennies, donne à Haïti un appui financier et institutionnel, Justin Trudeau a réagi et estimé que le gouvernement d’Haïti ne prend pas en considération la gravité de la crise politique et sécuritaire à laquelle Haïti est assujettie.
Lors d’un point de presse à Hamilton, en banlieue de Toronto, le 31 juillet 2023, il a déclaré : « cela fait au moins trois décennies qu’Haïti bénéficie un appui financier et institutionnel de la part du Canada. On a toujours été présent pour l’aider à contrôler la violence, l’instabilité politique, une situation humanitaire épouvantable. On se retrouve toute de même dans une situation qui est parmi les pires qu’on n’ait jamais vues malgré ces temps d’appuis et d’investissements ».
Il a poursuivi en changeant de ton pour dire qu’ils sont là désormais pour mettre la pression sur la classe politique haïtienne qui ne prend pas “au sérieux” les crises du pays. Il qualifie cet acte d’irresponsable, car, pour lui, le gouvernement d’Haïti pourrait faire des compromis afin de rétablir la sécurité en Haïti. En revanche, le gouvernement haïtien a salué le Kenya, pays de l’Afrique de l’est, pour sa volonté et la façon dont il l’a manifestée, en voulant envoyer une force dirigée par environ mille policiers kényans.
Des Haïtiens sont contre ce déploiement, qui, jusqu’ici, nécessite non seulement l’approbation du CSNU, mais aussi l’aval du gouvernement haïtien. « Le Kenya ne peut même pas gérer ses crises lors des manifestations anti-gouvernementales, des policiers ont un comportement violent envers leur propre population. Imaginez ces policiers face à notre population ! Seront-ils capable de se maîtriser ? », a martelé l’ex-Premier ministre haïtien Claude Joseph.