HaïtiSécurité

Les enfants de Carrefour-Feuilles, piégés par l’insécurité

Depuis environ une semaine, une partie de la paisible communauté de Carrefour-Feuilles, banlieue sud-est de la capitale de Port-au-Prince, située à seulement quelques kilomètres du Palais National, est assiégée par des bandits armés. Les citoyens se trouvent plongés dans une situation alarmante et insoutenable. Des bandits armés ont envahi la région, jetant la population dans un état de terreur et de vulnérabilité sans précédent. Face à cette crise qui met en péril la vie des habitants, il est impératif que la conscience collective s’éveille pour apporter un soutien crucial, en particulier aux enfants, couches vulnérables prises au piège de cette violence.

Langaj

La quiétude de Carrefour-Feuilles, autrefois préservée, est désormais ébranlée par les agissements des hommes armés, en réalité, depuis tantôt 1 an, mais cette semaine, la tension a atteint son summum. Les rues, autrefois animées par les rires des enfants et les discussions des voisins, sont aujourd’hui envahies par la peur et le chaos. Les familles ont été contraintes de se cloîtrer chez elles, et pour la plupart de quitter la zone sans savoir où aller. Cette zone, au moment où l’on parle, reste sans activités culturelles. Les commerces sont paralysés et les braves habitants qui y sont restés se trouvent sans accès aux ressources essentielles.

Alors que la situation sécuritaire se détériore rapidement, des scènes déchirantes se déroulent à Carrefour-Feuilles, où des familles entières sont contraintes de quitter leurs maisons dans une tentative désespérée de sauver leur vie. Parmi les plus touchés, des centaines d’enfants se retrouvent pris au milieu de cet exode forcé, confrontés à des défis accablants alors qu’ils cherchent à échapper à la menace imminente des gangs armés. Privés de leur droit fondamental à une enfance paisible et sécurisée, ces jeunes esprits sont exposés quotidiennement à des scènes de violence qui laisseront des séquelles durables. Les sourires ont cédé la place à la tristesse, les jeux insouciants à la méfiance, et les rêves d’avenir à une préoccupation constante pour leur survie.

En effet, face à cette situation critique, il est essentiel que la conscience collective s’engage pour apporter un changement positif. Les autorités locales, les forces de l’ordre, l’Office de Protection des Citoyens (OPC), la Brigade de Protection des Mineurs (BPM) et autres instances qui en sont concernés et la société civile doivent unir leurs forces pour rétablir la sécurité et la normalité dans cette zone de 25 quartiers en vue de protéger la population en générale, nos chers enfants en particulier. Pour une solution plus durable, des efforts concertés sont nécessaires pour désarmer les gangs, rétablir la présence policière et mettre en place des mécanismes de protection pour les enfants et les familles.

En effet, il s’agit d’une course contre la montre pour sauver les enfants de Carrefour-Feuilles de ce cycle de violence destructrice. La situation requiert une action immédiate et coordonnée de la part de tous les acteurs concernés. En unissant nos forces et en élevant notre voix collective, nous pouvons œuvrer pour un avenir où les rires des enfants retentiront à nouveau dans les rues, signe d’une communauté résiliente et reconstruite.

Appel à l’action

Langaj

Il est temps de faire preuve de solidarité envers les enfants de Carrefour-Feuilles. Chacun peut contribuer en faisant des dons aux divers sites où sont logés ces enfants (Lycée national de Carrefour feuilles, El Dorado, place Carl Brouard, Gymnasium Vincent, etc.), en sensibilisant l’opinion publique à cette situation critique et en exhortant les gouvernements qui depuis bon nombre de temps font la sourde oreille aux multiples cris de la population, à agir pour rétablir la paix et la sécurité dans la région.

Également, face à la crise traumatisante qui affecte les enfants de cette zone, des accompagnements psychosociaux se révèlent indispensables pour atténuer les séquelles émotionnelles et psychologiques qu’ils endurent. Ces programmes, dirigés par des professionnels formés, pourraient offrir un espace sécurisé où les enfants pourront exprimer leurs peurs et leurs angoisses, tout en apprenant à gérer leurs émotions de manière saine. Les activités ludiques, l’art-thérapie et les séances de groupe permettraient aux enfants de renforcer leurs mécanismes de résilience et de reconstruction, les aideraient ainsi à retrouver un semblant de normalité malgré les circonstances éprouvantes qu’ils ont vécues.

Stanley PHILIPPE

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