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L’indifférence face aux cadavres dans les rues d’Haïti en 2023 devient une norme

Les cadavres sont découverts journellement dans presque chaque coin de rue de la capitale haïtienne. En effet, parler des morts, c’est aussi parler de l’année 2023 qui ne cesse de compter les victimes. Les citoyens chantent le même refrain de se voir obligés de traverser des corps sans vie à longueur de journée pour pouvoir vaquer à leurs occupations.

Langaj

Pas un seul jour ne passe sans qu’on ait à contempler, sans aucun désir véritable, des restes de corps étalés sur sol dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. C’est devenu une réalité, un fait quotidien. Par conséquent, les membres de la population se lamentent du fait que les artères se transforment très vite en fosse commune durant cette année. Les cendres des corps calcinés tracent leur chemin au quotidien. Une histoire qui a commencé avec le mouvement populaire nommé « Bwa kale ».

L’accroissement permanent de ces dérives est, entre autres, la conséquence de la volonté des bandits armés de contrôler des territoires, et rendre, dans ce cas, la vie des citoyens désagréable.

« Autrefois, il était difficile de constater des cadavres en plein air comme c’est maintenant le cas. C’est devenu fréquent en plein 21ème siècle. Chaque jour qui passe, on ne voit que ces restes qui dessinent notre chemin. On constate même des personnes soit qui les enjambent, soit qui sont assises à côté pour étaler leurs marchandises. », a déclaré un citoyen qui habite à Turgeau, où la population est submergée par des lots de corps rôtis.

Ces meurtres dont les images circulent sur les réseaux sociaux interviennent au moment où des bandits se sont fait prendre par les membres de la population en signe de protestation contre les attaques sanglantes de ces malfrats dans plusieurs quartiers du pays. Si certains s’accommodent à la situation, d’autres la voient comme un non-respect à la dignité humaine, ce qui crée aussi de l’insensibilité chez les gens.

Entre autres choses, ces doses d’audience font cruellement défaut même aux enfants. Ils assistent à ce panorama tant dans la réalité que sur les réseaux. « C’est dommage que nous ne soyons pas encore prêts à éradiquer cette nouvelle pratique qui prend à peine chaire. Tant que l’État haïtien ne prend pas des mesures drastiques pour rendre justice comme il se doit dans ce pays, la justice expéditive poursuivra son chemin », a déclaré Franck Salomon, interviewé par notre rédaction.

Langaj

On ne cesse de compter des cadavres. Cela ne fait ni chaud ni froid. Une nouvelle habitude installée au sein de la nation haïtienne peu après l’arrivée du Premier ministre de facto Ariel Henry à la tête du pays.

« Ça ne me touche pas de voir ces genres de choses. Ça ne veut rien dire pour moi. Quand je les vois, je peux les regarder sans crainte. Aucune émotion. En fait, je m’en fiche pas mal. La victime, qui qu’elle soit, une fois son corps consumé par le feu, je fais vite allusion à un bandit ou quelqu’un qui a fait quelque chose de mal. Donc, aucune désolation de ma part », a lâché d’un ton désinvolte Jessica Jean-Baptiste, une jeune femme.

« Avant, lorsqu’on voyait quelqu’un allongé sur le sol, on avait peur, on se précipitait pour éviter l’odeur que cela dégageait ou pourrait dégager. Mais maintenant, c’est normal. S’il le faut, je prends même des photos. C’est ce que l’État haïtien nous a donné comme spectacle », a t-elle poursuivi.

Le défi est immense, car Haïti fait partie des pays qui font le plus face au banditisme en plein cœur du 21ème siècle. Par ailleurs, les membres de la population ont été séduits par le mouvement « Bwa kale » pour se rendre justice eux-mêmes en réponse à l’inaction du gouvernement.

À ce rythme, la situation est inquiétante. Reprendre le mouvement d’or pour lutter contre l’insécurité galopante est, selon les citoyens, l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la menace des groupes armés dans le pays. Cependant, à l’avenir, cela risque d’avoir des répercussions graves sur la société, redoutent certains.

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