Le CARDH plaide pour une meilleure prise en charge des déplacés internes

Dans un rapport de situation rendu public ce mercredi 27 septembre 2023, le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme a plaidé pour une meilleure prise en charge des déplacés internes qui, selon l’organisation, sont jetés pratiquement aux oubliettes.
Environ un mois après l’exacerbation de la violence des gangs contre la population de Carrefour-Feuilles et d’autres quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince (Fort Saint-Clair, Haut Bel-Air, Solino…), les déplacés internes ont augmenté et leurs conditions de vie se sont considérablement dégradées, selon le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) qui regrette que ces derniers soient jetés aux oubliettes.
L’organisation de défense des droits de l’homme, dans ce rapport de situation, tire la sonnette d’alarme pour rappeler le droit des déplacés internes d’être pris en charge dans la dignité humaine.
Actuellement, selon le CARDH, il y a entre 30.000 à 35.000 déplacés internes dans les sites. Ce chiffre, d’après l’organisation, peut être révisé à la hausse, car certains déplacés ayant tenté de retourner dans leur quartier ont dû rebrousser chemin, vu que leurs maisons ont été détruites ou pillées.
Du point de vue sanitaire, la situation se dégrade aussi. Selon la dite structure, dans les sites d’hébergement, des maladies se propagent comme la diarrhée, grippe, grattelle, fièvre, choléra… « Les malades de la tuberculose chassés du Centre Sanatorium sont aussi dans des sites. Ils n’ont pas accès aux soins réguliers et ne bénéficient non plus d’une prise en charge spéciale. Des blessés par balle, des gens ayant des problèmes psychologiques… n’ont pas non plus, accès aux soins de santé », écrit le CARDH.
Des nourrisses (certaines accouchées par césarienne), des femmes enceintes et sur le point d’accoucher ont besoin de soins spéciaux et urgents. Cette situation concerne plus de 50% des sites, selon l’organisation.
L’organisation estime qu’il faut une remobilisation autour de la situation des déplacés internes, une nouvelle évaluation des besoins (par secteur) et un plan de relèvement durable qui leur permettra de regagner leurs maisons (si possible) ou de les relocaliser dans la dignité, d’avoir une activité économique et qui prendra en compte la situation des catégories les plus fragiles (nourrissons et enfants en âges de scolarisation, femmes enceintes et celles avec des complications après accouchement, vieillards, handicapés…).