L’ONU réclame le déploiement d’une force internationale pour contrecarrer les gangs en Haïti

Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies, du 1er janvier au 15 août 2023, 2 400 personnes ont été tuées à cause de la recrudescence de la violence des gangs armés en Haïti. Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a lancé un appel, jeudi 28 septembre 2023, en faveur d’une mission multinationale de soutien à la sécurité en vue d’aider la Police Nationale d’Haïti (PNH) à contrecarrer les gangs armés dans le pays.
« Chaque jour, la vie des Haïtiens devient de plus en plus difficile, nous ne pouvons pas rester les bras ballants. Leur situation n’est pas désespérée. Avec le soutien et la détermination de la communauté internationale, le peuple haïtien peut faire face à cette grave insécurité et trouver un moyen de sortir du chaos », a déclaré, dans un communiqué, le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.
D’après l’ONU, au moins 2 439 personnes ont été tuées, 902 blessées et 951 enlevées durant la période allant du 1er janvier au 15 août 2023. Depuis le début de l’année 2023, la férocité des gangs armés touche presque toutes les communes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, sans oublier le département de l’Artibonite et les récentes attaques des gangs armés dans les communes de Saut-d’Eau et de Mirebalais.
« Les gangs font preuve d’une brutalité croissante, mutilant et brûlant des corps publiquement et partageant ensuite les images effroyables sur les médias sociaux », a détaillé le rapport du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH).
Selon l’ONU, au cours de l’année 2022, les attaques perpétrées par les gangs dans les établissements scolaires ont été multipliées par 9 et pas mal de professionnels de la santé ont quitté le pays. Les gangs recrutent les enfants de manière continue afin de les utiliser comme informateurs, et aussi les impliquer dans des enlèvements et des vols.
Les femmes et les jeunes filles sont les plus vulnérables, car elles sont les plus exposées à la violence des gangs, notamment la violence sexuelle, tels les viols collectifs. Face à cette violence incessante, le rapport du HCDH souligne que le déploiement d’une mission multinationale de soutien à la sécurité est essentiel pour aider la PNH à lutter contre le crime organisé, les gangs armés et le trafic international d’armes, de drogue et d’êtres humains.
Toutefois, le rapport souligne que toute mission multinationale de soutien à la sécurité doit respecter et adhérer aux droits et normes internationales en matière de droits de l’homme, et inclure des mécanismes de contrôle interne pour rendre compte de sa performance, et aussi prévenir et répondre à l’exploitation et aux abus sexuels.