Journée mondiale du droit à l’avortement : des organisations féministes ont marché dans les rues de Port-au-Prince

Dans le cadre de la Journée mondiale de l’avortement tenue le jeudi 28 septembre 2023, plusieurs organisations féministes du pays, dont Marijàn, Nègès Mawon, Dantò, ont marché dans les rues de Port-au-Prince pour exiger la dépénalisation de l’avortement. Déroulé sous le thème « Avòtman legal aksesib pou tout Fanm », ces structures ont foulé le macadam pour faire entendre leur voix.
D’après l’article 262 du code pénal haïtien, « Quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, violence, ou par tout autre moyen, provoque l’avortement d’une femme enceinte, soit qu’elle y ait consenti ou non, sera puni de la réclusion ». Basée sur cela, l’organisation féministe Dantò déclare : « Atik sa a baze li sou rezonnman moral ak relijye ki diskriminan epi kolonyal, ki montre ki jan Leta atravè enstitisyon li yo kenbe yon kontwòl san rezon sou kò ak lavi fanm, ki pa nan favè fanm nan li menm ». Elle continue pour dire que « Leta dwe garanti lavi nan depenalize avòtman epi rann li lib, gratis ak nan bon kondisyon ».
Célébrée le 28 septembre, cette journée a pour but de réduire la stigmatisation entourant l’avortement et d’encourager des débats constructifs sur les politiques et les lois liées à la santé reproductive des femmes. Cette journée mondiale est consacrée à la reconnaissance du droit des femmes à avoir accès à des avortements sûrs et légaux. Elle vise à sensibiliser sur les défis auxquels les femmes font face lorsqu’elles prennent la décision d’avorter et à promouvoir le respect des droits reproductifs.
Plus de 100 millions de personnes vivent dans des pays où l’avortement est totalement interdit, selon un rapport d’ONU Femmes publié en 2022. « À l’occasion de la Journée mondiale du droit à l’avortement, il est important de rappeler que leurs droits doivent être protégés, respectés et défendus partout », demande ONU Femmes France.
« En effet, cette journée est extrêmement importante pour toutes les femmes du monde entier, car ce droit n’est toujours pas acquis pour les femmes de nombreux pays. Sachant que le risque est extrêmement grave, car les sanctions peuvent aller de l’emprisonnement à la peine de mort, certaines femmes doivent souvent opter pour des méthodes très peu sécuritaires qui mettent leur vie en danger », peut-on lire sur la page Facebook de Centre des Femmes de Saint-Laurent.