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L’ex-PM Evans Paul a fixé sa position sur la venue de la force multinationale en Haïti

L’ex-Premier ministre, sous l’administration de l’ancien président Michel Joseph Martelly, Evans PAUL, a pris sa position après le vote sur la résolution 2699 (2023) adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies concernant Haïti, le lundi 2 octobre 2023.

Langaj

Dans une note publiée, vendredi 6 octobre 2023, sur sa page Facebook, l’ancien PM de la République d’Haïti a salué les efforts consentis par les États-Unis et l’Équateur pour l’aboutissement des votes en faveur du déploiement d’une force multinationale en Haïti. Pour K-Plume (KP), le sobriquet sous lequel il a été plus connu, ce vote est une réponse à la dégradation alarmante des conditions sécuritaires que connaît le pays.

« Nous devons reconnaître que ce vote est une réponse à la dégradation alarmante des conditions sécuritaires en Haïti, caractérisées par des cas d’assassinat, de kidnapping, de viol et de spoliation, ayant obligé des milliers de familles à fuir leurs foyers et à vivre dans des conditions inhumaines. Ce vote appelle à une action d’envergure visant à réprimer la violence des gangs armés qui déstabilisent le pays, en causant blessures, vols, meurtres et terreur dans la population », a écrit l’ex-locataire de la Primature.

Il a aussi souligné le caractère spécifique de cette mission non onusienne, autorisée par la résolution 2699 du Conseil de sécurité, mais, qui, selon lui ne bénéficiera ni de financement ni de coordination de la part des Nations Unies. Ce qui témoigne d’une certaine lassitude et même d’une incertitude quant à la réalisation des objectifs visés, après 33 ans et une dizaine de missions des Nations Unies en Haïti (1990-2023), depuis la première mission Observateurs des Nations Unies pour la Vérification des Élections en Haïti (ONUVEH), en octobre 1990, jusqu’à la récente adoption du vote du 2 octobre 2023, établissant la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti (MMSS) sous le leadership du Kenya.

Pour l’ancien animateur de l’émission « Plume » sur la radio Caraïbes FM, les résultats, jusqu’à la présence en place depuis juin 2019, du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) n’ont pas répondu aux attentes, malgré la somme exorbitante de onze (11) milliards de dollars américains engagés que ces missions ont coûtés.

Conscient de la profonde crise sociétale qui affecte les différents secteurs du pays, ayant conduit à la défaillance de l’État, constituant le problème fondamental, dont découle la crise sécuritaire, il a déclaré : « nous sommes conscients qu’une mission internationale visant à rétablir la sécurité publique dans le pays doit également être l’occasion de mettre en place un mécanisme institutionnel durable pour la gouvernance du pays. Ce qui implique l’exercice effectif de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, garantissant des services sociaux tels que la distribution de l’eau, l’assainissement, la sécurité, la justice, l’éducation, la santé, l’emploi, des logements décents, des loisirs, le civisme, ainsi que le progrès économique et social ».

Langaj

Il invite tous les secteurs du pays à travailler ensemble pour le retour à l’ordre constitutionnel. « Nous sommes particulièrement conscients que de tels objectifs ne pourront être atteints sans une implication active des élites politiques, économiques, intellectuelles du pays et de la diaspora ; et surtout sans la reconnaissance des erreurs accumulées pendant les quatre dernières décennies, et la nécessité d’éviter de les commettre à nouveau dans le cadre de cette énième mission. Ce qui implique l’exercice effectif de l’autorité de l’État, la stabilité pour le retour à l’ordre constitutionnel et à la légitimité des futurs dirigeants, facteurs indispensables au mécanisme institutionnel durable de la gouvernance », peut-on lire dans la note.

Evens Paul reconnaît aussi que la stabilité politique du pays nécessite la promotion d’une véritable culture du dialogue, de la tolérance et du désir de vivre-ensemble, favorisant la paix, la croissance économique et le progrès.

L’ancien maire de Port-au-Prince signale avant tout que l’édification de la démocratie repose sur des entités politiques et sociales solides, telles que des partis politiques, des syndicats, des chambres de commerce, des clubs sportifs et culturels, engagés dans des actions constructives, compétitives et instructives, pour l’épanouissement collectif du peuple haïtien.

Son vœu patriotique est que cette mission soit enfin la dernière sur le chemin de la reconstruction de notre chère Haïti et de l’aspiration au bonheur du peuple haïtien si durement éprouvé.

Evans Paul a été nommé Premier ministre du gouvernement d’Haïti le 18 janvier 2015 et avait laissé ses fonctions le 28 mars 2016 suite à l’expiration du mandat du présumé dilapidateur des fonds Petrocaribe, Joseph Michel Martelly.

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