Une journaliste russo-américaine interpellée par les autorités russes
Alsu Kurmasheva, journaliste russo-américaine, a été interpellée par les autorités russes, dans la ville russe de Kazan. Elle est la deuxième journaliste américaine détenue par Moscou en 2023, après le reporter du Wall Street Journal Evan Gershkovich. C’est ce qu’a annoncé son employeur Radio Free Europe/Radio Liberty, mercredi 18 octobre 2023.
Alsu avait dû entrer en Russie pour des contraintes familiales le 20 mai dernier, mais, le 2 juin, au moment où elle s’apprêtait à se rendre à Kazan, elle s’était fait inculper par la Russie. Dans le communiqué publié mercredi 18 octobre, il est précisé que Madame Kurmasheva a été inculpée pour ne pas être déclarée “en tant qu’agent de l’étranger”. Pour cela, elle passera au moins cinq ans derrière les verrous, a rapporté RFE.
Après avoir été interceptée par des agents russes, les passeports russe et américain de la journaliste ont été saisis. C’est pourquoi Alsu Kurmasheva n’avait pas pu quitter Moscou pour rejoindre sa résidence du côté de Prague, en République Tchèque, avant que les autorités n’annoncent son inculpation, mercredi dernier.
Effectivement, le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), situé dans l’État de New York, avait relayé que la journaliste russo-américaine avait été placée dans un centre de détention provisoire dans la soirée de ce mercredi.
Depuis plusieurs mois, le président russe, Vladimir Poutine, avait interdit les reportages des journalistes étrangers sur le territoire russe. Par conséquent, les autorités russes l’ont accusée, d’une part, d’avoir « sciemment collecté des informations militaires sur les activités russes et les fournies à des sources étrangères », et d’autre part, d’avoir, en septembre 2022, « mené des campagnes d’informations qui discréditent la Russie », une précision de Tatar-Inform.
« Le journalisme n’est pas un crime (…). Il faudrait que la Russie libère immédiatement la journaliste et abandonner toutes les poursuites à son encontre. » C’est ce qu’a demandé le CPJ dans son communiqué.