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Ronald Vital : le cinéma est l’un des moyens pour poser les problèmes d’un peuple et proposer des alternatives

Ronald Vital dit Vital, né à Port-au-Prince un 9 novembre, est le fils unique de Rosenie Maré-Charles. Comédien de formation, communicateur, bibliothécaire à l’université Quisqueya, journaliste, médiateur culturel, metteur en scène, scénariste de fiction, réalisateur, membre fondateur de G5Ayiti… enfin, les qualificatifs ne manquent pas pour parler de ce jeune cinéaste qui fait son entrée dans le monde de la production cinématographique avec “Une vie orientée”. Le journal est allé à sa rencontre pou un court entretien.

TFE : Vous êtes professeur, danseur, poète-slameur, compositeur et publiciste. Qu’est-ce qui vous a poussé vers l’écriture cinématographique ?

RV : C’est l’envie de mettre mon histoire et celle de ma mère sur grand écran, pour que certaines familles monoparentales aient au moins une idée de tout ce que nous avons vécu ensemble, comme beaucoup de familles en Haiti. C’est plutôt pour dire à ceux qui ont grandi sans leur mère ou leur père qu’ils ne sont pas seuls.

TFE : En mai 2022, vous avez participé et représenté Haïti au Festival du film international “Made in Black”. Que vous dit cette experience en tant que jeune cinéaste ?

RV : Je dois dire que cette expérience a élargi mon univers cinématographique, car j’ai eu l’honneur de côtoyer des réalisateurs.trices et scénaristes importants et prometteurs du monde cinématographique comme Loussala, Stéphanie Ribal, Mendjiengoue Djouakoua F. Berenger, TISSALA et d’autres jeunes de l’univers du film.

TFE : Quelles sont vos influences du monde audio-visuel ?

RV : Je suis non seulement influencé, mais aussi passionné par des gens du monde de l’audiovisuel, tels que le fameux Denzel Washington, acteur, producteur et réalisateur afro-américain. C’est lui qui m’a le plus marqué avec son film “Fences”, qui a remporté trois Oscars, si je ne me trompe pas.

Il y a aussi James Cameron, réalisateur du long métrage Titanic, un film qui fait pleurer et réfléchir le monde depuis.
En fait, cela peut paraître un peu étrange si je vous dis que je suis également influencé par un grand réalisateur haïtien : le grand Jean-Claude Bourjolly pour ses touches magiques et non ordinaires dans le film « Sonson », ce film qui est, pour moi, sans doute, un classique du cinéma haïtien.

TFE : Vous travaillez sur un nouveau film intitulé “Une vie réorientée” dont vous êtes le scénariste et metteur en scène. À quoi peut-on s’attendre ?

“Une vie réorientée”, produite par Grise Productions, une production basée en France, réalisée par Lucmann François de Eklatv, est un film sur la prostitution de rue, visant à dénoncer les mauvais traitements subis par les travailleuses du sexe, exigeant également une décriminalisation totale de ce métier en Haïti ; et que ce film, qui est un cri d’espoir, serve de boussole à l’État haïtien qui ne pense pas à ces femmes.

TFE : Qu’est ce qui vous a inspiré ce film ?

RV : Ce ne sont pas des expériences que j’ai faites comme pensent certains de mes proches, mais c’est plutôt le sens de l’humain, la personne que je suis qui m’a inspiré.

TFE : Qu’est cela signifie pour vous, faire du cinéma en temps de crise ?

RV : Comme le disait le célèbre professeur Yves Dorestal : « La seule chose en Haiti qui n’est pas en crise, c’est la crise elle-même ». Nous voilà donc plongés dans les profondeurs d’une crise qui n’en finit pas. Eh bien, faire du cinéma en ce temps de crise me permet de mieux refléter la vie sociale et culturelle du peuple haïtien, car le cinéma est l’un des moyens qu’on pourrait utiliser pour poser les problèmes d’un peuple et proposer des alternatives.

TFE : Un message pour les cinéastes du pays et du monde entier ?

RV : Faites de vos créations cinématographiques un outil de sensibilisation et de développement, capable d’aider toutes les couches sociales de notre société à avancer, surtout en ces temps de crise.

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