Le gouvernement haïtien a annoncé ce lundi 30 octobre 2023 la suspension de tous les vols en provenance d’Haïti vers le Nicaragua. Cette décision est adoptée en raison des inquiétudes croissantes concernant une vague migratoire massive qui a conduit des dizaines de milliers d’Haïtiens à utiliser le pays d’Amérique centrale comme pays de transit pour se rendre vers les États-Unis à la recherche du bien-être. C’est ce qu’a rapporté le journal floridien Miami Herald.
Les vols Haïti-Nicaragua ont débuté en août 2023 et sont rapidement passés de sept vols par jour à 15 charters quotidiens. Il y a aussi des vols charters en provenance de la République Dominicaine transportant des Haïtiens qui paient jusqu’à 4 000 dollars par siège pour le voyage.
Le gouvernement haïtien a pris la décision d’arrêter tous les vols vers le Nicaragua deux semaines après qu’Haïti a été l’un des 11 pays d’Amérique latine et des Caraïbes invités par le président mexicain Andrés Manuel López Obrador pour un sommet sur la migration. Le sommet avait eu lieu dans la ville de Palenque, dans l’État méridional du Chiapas.
D’après les informations révélées par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), le Mexique et l’Amérique centrale connaissent un flux de migrants sans précédent. Les Haïtiens, les Africains et les Cubains qui tentent de se rendre à la frontière entre les États-Unis et le Mexique se rendent directement dans les villes d’Amérique centrale pour contourner le Darién Gap, la jungle dangereuse entre le Panama et la Colombie.
Selon le journal Miami Herald, dans le cas d’Haïti, de nombreux migrants utilisent des trafiquants après avoir atterri au Nicaragua pour continuer à traverser l’Amérique centrale et le Mexique pour atteindre la frontière américaine. Lors des pourparlers sur la migration au Mexique, les dirigeants régionaux se sont plaints d’un programme de libération conditionnelle humanitaire de l’administration Biden mis en place en janvier qui permet l’entrée aux États-Unis aux ressortissants de Cuba, du Venezuela, d’Haïti et du Nicaragua qui répondent à certains critères.
Dans une déclaration signée par les dirigeants participant au sommet mexicain, les dirigeants ont allégué que le programme encourageait la migration irrégulière parce qu’il favorisait les quatre pays tout en laissant les autres nationalités vulnérables à l’expulsion.
