Le Collectif des Écoles Publiques Prises en Otage (CEPPO) a déploré la passivité de l’État haïtien concernant la quantité d’élèves qui sont privés d’éducation à cause de l’occupation de plusieurs écoles publiques par des déplacés de Carrefour-Feuilles, dans le 2e arrondissement de Port-au-Prince, lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 03 novembre 2023. Environ 20 000 élèves se trouvent dans cette situation, selon l’association.
Alors que la rentrée scolaire est effective dans le pays depuis près de deux mois, environ 20 000 élèves ne peuvent pas se rendre à leurs établissements scolaires. La violence des gangs dans plusieurs zones de la région métropolitaine a poussé des milliers de personnes à abandonner leurs maisons. Des déplacés venant de Carrefour-Feuilles ont été hébergés dans plusieurs établissements scolaires, dans le 2e arrondissement de Port-au-Prince, notamment des lycées et des écoles nationales.
Le responsable de l’École nationale Colbert Lochard, Desinor Guyel, qui est intervenu au cours de la conférence tenue le vendredi 3 novembre 2023, a informé qu’aucune démarche n’a été faite pour venir en aide aux déplacés, qui remplissent les salles de classe depuis le mois d’août 2023, et permettre aux écoliers de sauver l’année scolaire 2023-2024. Il a également ajouté que ces déplacés sont actuellement dans un état déplorable, n’ayant reçu aucune assistance de la part des membres du gouvernement.
Le professeur Desinor Guyel a qualifié d’incompétentes les autorités étatiques haïtiennes qui ne font rien face à cette situation, tout en attirant l’attention sur la quantité d’élèves qui sont privés d’instruction. « Il est clair qu’ils n’ont pas de projet pour rouvrir ces centres éducatifs, tandis que des écoliers sont assoiffés de regagner leurs salles de classe qui servent actuellement de dortoir à des dizaines de familles qui ont dû fuir Carrefour-Feuilles à cause des gangs de Grand-Ravine », a-t-il déclaré.
Au total, 14 établissements scolaires sont concernés, selon le directeur du Lycée Jean Jacques Dessalines (LJJD), Jean Gérard Fleuriot. Il a déclaré que des rencontres ont été réalisées avec les dirigeants du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) afin de trouver une solution. « Il est impossible de fonctionner si les familles sont toujours logées dans les espaces », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, les responsables du collectif disent espérer que leur voix sera entendue, tout en souhaitant également de sauver l’année scolaire.