Tout homme de vérité, aussi optimiste soit-il quant à ses rêves pour son pays, devrait s’en tenir aux faits. S’il doit partir, les vérités qu’il découvre, voilà l’un des premiers accessoires auxquels il doit penser. S’il choque, en ouvrant sa boîte à vérités, ce n’est pas lui qui le veut, mais la dignité en lui. Affirmer que la zone de Mariani, séparée par Gressier et Carrefour, devient une nouvelle vallée de la mort en Haïti, que ça soit clair pour tout le monde, c’est la vérité !
À un mois de la fin de 2023, l’État d’ici ajoute à sa liste un nouveau territoire perdu, celui de Mariani qui, désormais, abrite un autre abattoir, non pour les animaux, mais, hélas, pour les humains. Des bandits armés, conduits par Renel Destina alias Ti Lapli, ont attaqué, au début du mois de novembre, cette zone où les activités économiques se constatent. Le policier Junior Berlus a été tué avant d’être décapité par les malfrats qui ont chassé les habitants.
Le lundi 27 novembre, au moins sept (7) passagers traversant ce territoire ont été blessés par balle. L’hôpital Sainte Croix de Léogâne avait confirmé en avoir reçu six (6). Un jour après, au moins dix corps sans vie, dont certains en putréfaction, ont été retrouvés tout le long de la Route Nationale #2, selon le journal en ligne _Radio Graphie_.
Mariani, comme Martissant ou Canaan, propose à chaque personne un mort comme compagne de route. Les hommes de Ti Lapli y ont déjà installé un nouveau poste de péage pour le transport en commun, ce qui va sans doute affecter le prix à payer pour traverser le sud de Port-au-Prince. Il y pleut des balles !
La circulation est au ralenti. La zone est abandonnée par la grande majorité de ses habitants. La peur s’y est installée confortablement. Mariani, une véritable vallée de la mort !