Depuis la libération totale de Guy Philippe le 2 décembre 2023, plus d’un de la classe politique ne cesse de commenter sur sa position et son avenir politiques. La « masse » fait l’éloge d’un leader venu comme un sauveur. Face à la crise sociopolitique et d’insécurité qui ne fait que ronger le pays, le peuple découragé attendait impatiemment un leader. « Grâce » à la trahison de ceux qui s’étaient présentés comme représentants de la masse, Guy Philippe, fraîchement libéré de prison, est apparu comme un sauveur. Sans tenir compte de l’histoire et des risques, les Haïtiens font actuellement de l’homme de Pestel, l’un des politiciens les plus populaires du pays.
Guy Philippe, un nom qui ne cesse de susciter des commentaires en Haïti depuis le 2 décembre dernier. Le politicien de 55 ans était en prison aux États-Unis d’Amérique depuis 6 ans. Après avoir purgé sa peine, il a été déporté en Haïti le 29 novembre avant de rejoindre sa famille dans le grand Sud 3 jours plus tard. Depuis son arrivée, tous les discours prononcés par l’ancien militaire dénotent une certaine hostilité à l’encontre des dirigeants, responsables de la misère de la population haïtienne. Il ne cesse de faire des propositions pour résoudre la crise multidimensionnelle qui ronge le pays.
La position de l’ancien sénateur élu attire l’attention de beaucoup de gens, surtout dans ce contexte de manque de leaders en Haïti. Les personnes qui se sont présentées comme guides ont abandonné la lutte. Certains sont au pouvoir, d’autres attendent encore leur part du gâteau sans pour autant se soucier des problèmes de la majorité. Guy est venu trouver un terrain libre avec un peuple n’ayant personne pour le guider. Ayant un discours populiste, son influence paraît donc normale.
L’ancien prisonnier affirme clairement qu’il est prêt à combattre aux côtés du peuple afin de pallier les différents problèmes auxquels le pays fait face. Ses discours touchent spécialement l’insécurité. En moins de 90 jours, en collaboration avec la Police Nationale d’Haïti (PNH) et l’armée, Le rebelle de 2004 peut résoudre le problème des bandits, selon ses dires. Il est le seul à avoir parlé avec autant de bravoure et d’optimisme de l’insécurité grandissante dans la zone métropolitaine. Cela lui a permis de séduire la plupart des personnes impatientes de voir la fin de ce grave problème.
Le chouchou de la Grand’Anse agit et parle comme un potentiel candidat aux futures élections. Ce sujet préoccupe les curieux. Les opposants s’appuient sur la condamnation du citoyen haïtien, ce qui pourrait l’empêcher de briguer un poste électif en Haïti. Toutefois, son avocat, Reynold Georges, le défend et dit qu’il devrait être libre de poser sa candidature. L’homme de loi pense que l’article 41 de la Constitution du pays annule les aveux et la peine de son client qui ne devrait pas être contraint de quitter le territoire national, conformément à ladite règle. Ce débat risque de dominer l’actualité pendant une longue période. Quant à l’ancien parlementaire élu, il prépare sa tournée nationale où il aura à rencontrer et sensibiliser les gens de plusieurs villes. Haïti reste engluée dans ce cycle de devoir choisir entre le mauvais et le pire. Jusqu’à quand ça va durer ?