Le gouvernement équatorien a poursuivi, jeudi 10 janvier 2024, son offensive musclée contre les gangs liés au narcotrafic qui sèment la terreur dans le pays depuis quelques jours. Recevant le soutien des États-Unis, les autorités équatoriennes ont déployé plus de 22 400 militaires avec des patrouilles terrestres, aériennes et maritimes. Le nouveau chef d’État équatorien, Daniel Noboa, n’entend pas baisser pavillon face aux attaques des gangs criminels.
« Ils ont voulu semer la peur, mais ils ont réveillé notre colère. Ils pensaient soumettre un pays entier et ont oublié que les forces armées sont entraînées pour la guerre », a averti jeudi le ministre de la Défense, Gian Carlo Loffredo, sur les réseaux sociaux.
Pour contrecarrer les gangs, l’Équateur va recevoir le support des États-Unis. Une importante délégation américaine se rendra dans le pays dans les jours à venir en vue de collaborer avec les autorités équatoriennes afin de parvenir avec des moyens plus efficaces à mettre les criminels armés hors d’état de nuire.
Dans la perspective de faire face à la surpopulation dans les prisons, le président Noboa envisageait de renvoyer 1 500 prisonniers colombiens à la frontière, arguant « d’accords internationaux ». Par ailleurs, cette mesure unilatérale a été rejetée par la Colombie, soulignant que dans la pratique, cela reviendrait à procéder à la remise en liberté de ces prisonniers.
L’Équateur compte 36 centres carcéraux d’une capacité maximale de 32 000 personnes. Un recensement réalisé en 2022 avait fait état de 31 000 qui étaient sous les verrous dont 3 200 étrangers.
Coûtant déjà la vie à une quinzaine de personnes, selon le bilan des autorités, la recrudescence de la violence en Équateur est due à l’évasion dimanche de la prison de Guayaquil du redoutable chef de gang Adolfo Macias, alias Fito. Deux jours après l’évasion, soit mardi, des hommes armés ont fait irruption en direct sur le plateau de la télévision publique TC, Guayaquil (Sud-Ouest).
Le jeune président Noboa, 36 ans, a apporté une réponse musclée. En effet, depuis lundi, le chef d’État a décrété l’État d’urgence pour 60 jours sur le territoire équatorien.
