Dans une interview accordée à Magik9 le vendredi 26 janvier 2024, le défenseur des droits humains de l’Initiative départementale contre la traite et le trafic d’enfants (IDETTE), Gérald Guillaume, a révélé que 155 cas de viol ont été recensés dans le département de la Grand’Anse pendant l’année 2023, dont 139 sur des mineurs.
Depuis plusieurs années les cas de viol et de violence sexuelle sont devenus monnaie courante dans le département de la Grand’Anse. Les mineurs sont souvent les cibles privilégiées des violeurs. Selon les informations rapportées par les médias locaux, en début de semaine, un présumé violeur a été interpellé dans le département par les forces de l’ordre. Ce dernier a été accusé d’avoir violé un enfant âgé de moins de cinq ans. Cet acte a naturellement soulevé l’indignation au sein de la société haïtienne.
Préoccupés par cette situation déplorable au niveau du département, les responsables de la structure dénommée IDETTE avaient réalisé plusieurs rapports en vue d’attirer l’attention sur ce phénomène. « En 2021, nous avons répertorié 107 cas; en 2022, 149 cas; en 2023, 155 cas ont été recensés, dont 139 sur des mineurs », a expliqué M. Guillaume, soulignant que depuis la publication de ces rapports en 2018, les données ont montré que les mineurs âgés entre 7 à 17 ans sont les grandes victimes de cette situation. Il a précisé que dans la plupart des cas, ces mineurs sont victimes de personnes de leur environnement immédiat qui devraient les protéger.
Grossesse précoce non-désirée, augmentation des enfants mendiants dans les communes et sections communales sont, entre autres, les résultats de ces actes, a fait remarquer Gérald Guillaume.
À en croire M. Guillaume, le département de la Grand’Anse n’est pas forcément celui le plus touché par ce fléau. Cependant, il a précisé que beaucoup de cas de viol sont recensés dans le département grâce à un mécanisme de référencement facilitant le signalement de chaque cas. Selon le défenseur des droits humains, le manque de connaissance sur le sujet des parents des victimes et les poids socioreligieux et culturels dans les communautés sont, entre autres, des facteurs causant la multiplication de ces actes de viol et de violence sexuelle dans ce département.
Par ailleurs, monsieur Guillaume a également évoqué la défaillance de la justice dans le département de la Grand’Anse comme facteur principal de ce phénomène. En effet, lors de son intervention à Magik9, Gérard Guillaume a pointé du doigt le Commissaire du gouvernement de cette juridiction, André Marie Pyram qui, révèle-t-il, multiplie des exactions contre les victimes de violences sexuelles.
Pour justifier sa révélation concernant les nombreuses dérives du Commissaire du gouvernement susmentionné, M. Guillaume a expliqué que le magistrat a ordonné la remise en liberté d’un proche interpellé pour un présumé viol sur un mineur dans les locaux de l’hôpital Saint-Antoine de Jérémie et ce dernier a repris ses fonctions de sécurité dans cet établissement sanitaire.