Dans un communiqué de condamnation publié le 9 février 2024, le Collectif des Médias en Ligne (CMEL) a déploré la multiplication des violences policières envers les reporters de la presse en ligne, écrite et télévisée. Selon cette association, ce genre de comportement entrave la liberté d’informer la population lors des manifestations contre les problèmes sociopolitiques qui gangrènent le pays.
« Le Collectif des Médias en Ligne est scandalisé par les atteintes systématiques à la liberté de la presse et à la liberté d’expression en Haïti. Depuis le lundi 5 février, le CMEL constate que les mobilisations notifiées ou spontanées contre le Premier ministre de facto Ariel Henry ont parfois été accueillies par une violente répression des forces de l’ordre. Cette violence des policiers nationaux touche aussi les reporters qui couvrent ces mouvements de protestation », peut-on lire dans le communiqué.
Le Collectif des Médias en Ligne poursuit pour exprimer son inquiétude par rapport aux certaines actions posées par des agents de la Police Nationale d’Haïti ayant pour cible des journalistes malgré le fait qu’ils soient clairement identifiés. « Ils les ont brutalisés et même tirés à balles en caoutchouc ou réelles sur eux », déplore l’organisation.
Le CMEL a pris le temps de dénombrer 11 journalistes victimes de ces bavures policières.
Le 7 février 2024, au Cap-Haïtien dans le Nord du pays, des policiers de l’unité spécialisée surnommé « BLTS » ont agressé violemment deux (2) journalistes et ont endommagé leurs équipements de presse. Ce même 7 février, un professionnel de la presse a été victime de répression et son équipement de presse s’est écrasé par des agents de la PNH à Port-au-Prince. À Jérémie (Grand’Anse), 7 février, trois (3) journalistes ont été victimes de tirs de projectiles. Un projectile a aussi touché un (1) journaliste le 7 février à Gros Morne (Artibonite), causant des blessures au testicule. Le 7 février, trois (3) journalistes ont été victimes de répression policière lors de leur travail aux Cayes.
Le jeudi 7 février 2024, qui a marqué 38 années depuis la fin du régime dictatorial, était en effet une journée difficile pour les travailleurs de la presse. Le lendemain soit le 8 février, un autre journaliste a perdu son œil gauche après avoir reçu en plein visage une bombe lacrymo tirée par un policier à Delmas. Son nom est Jean-Marc Jean.
Préoccupé par cette nouvelle bavure policière envers les journalistes, le Collectif des Médias en Ligne a pris le temps de rappeller aux policiers malintentionnés que les droits à la vie, à la sécurité ainsi qu’à la liberté de la presse sont des acquis démocratiques, tout en demandant à l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (IGPNH) de diligenter une enquête autour de ces cas en vue de fixer, sans délai, les responsabilités.