Si l’on se mettait à questionner les Haïtiens, certains diraient que ce qui est entrain de se passer dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince depuis tantôt trois (3) jours n’existe que pour justifier la venue de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) en Haïti. Ils auraient raison. Vous en convenez ? À Georgetown, le Premier ministre haïtien a PROMIS d’organiser les élections fin août 2025. Une déclaration incendiaire. Ils étaient nombreux les Haïtiens à trouver le PM de facto bien culotté. Le pire était à craindre pour le gouvernement, comme s’il avait lui-même généré de nouveaux mouvements revendicatifs.
Et là, le coup de génie !
Le lendemain, en lieu et place d’un peuple en colère envahissant les rues, on a vu des bandits se déferler, investissant presque tous les quartiers de la capitale, tuant des compatriotes, civils et policiers, brûlant des entreprises, privées et publiques, étouffant même dans sa conception toute volonté de manifester d’un peuple mourrant.
Comment justifier encore plus la venue des troupes multinationales ?
Des images montrant des bandits armés attaquer un Sous-Commissariat, tuer des policiers, incendier le bâtiment, seraient les bonnes. Le Sous-Commissariat de Bon Repos a connu cette horreur.
Comment montrer la nécessité d’un déploiement « VIT E PRESE » ?
Lire dans les journaux que des individus armés ont mené une offensive contre un Commissariat, chasser les agents, brûler les matériels, occuper l’espace pendant un certain temps, est motivant. Le Commissariat de Portail Léogâne a connu ce sort.
Mais pourquoi faire tout ce mal quand tous vos amis influents ont déjà agréé votre demande ?
Alors que William Ruto, le président kényan, et Ariel Henry, le Premier ministre haïtien, signaient vendredi 1er mars un accord pour l’envoi de policiers kényans en Haïti, les bandits, choyés par nos différents dirigeants et politiciens, tuaient nos mères, nos pères, nos frères, nos sœurs, avec un plaisir assumé.
Justifier la MMSS est meurtrier !
En moins de 4 heures, des bandits armés ont tué cinq (5) policiers et blessé plusieurs autres, jeudi 29 février, dans le Sous-Commissariat de Bon Repos. Malgré leur demande de renfort, personne n’est intervenu. Pourquoi intervenir quand leur massacre est la finalité souhaitée ? On se le demande.
On a compris le stratagème. Merci, les ingénieux du mal.
