Le siège de l’Institut du Bien-être Social à Port-au-Prince envahi et occupé par des déplacés internes
Dans un acte poignant mêlant désespoir et détermination, des déplacés internes haïtiens ont pris d’assaut le siège social de l’Institut du Bien-être Social (IBESR) à Port-au-Prince, cherchant un refuge et une assistance face à une crise humanitaire et sociale qui étreint le pays, selon nos observations ce samedi 9 mars 2024.
Au fil des mois, voire des années, les Haïtiens ont fait face à une myriade de défis inouïs, plongés dans un tourbillon d’instabilité politique, d’insécurité croissante, de pauvreté lancinante, et d’une crise économique abyssale. Les récents actes de violence exacerbent davantage une situation déjà précaire, avec notamment l’assassinat tragique du président Jovenel Moïse en juillet 2021 et les divers appels à démission du Premier ministre Ariel Henry.
Dans ce climat de chaos et de désespoir, des familles haïtiennes ont été contraintes de quitter leur foyer, fuyant les violences, l’insécurité et la misère. Les déplacés internes, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées, se sont retrouvés regroupés dans des camps de fortune éparpillés à travers le pays, luttant pour leur survie dans des conditions de vie précaires, dépourvues de toute sécurité.
Le siège de l’IBESR à Port-au-Prince, gardien des enfants et des centres destinés aux plus vulnérables, est devenu le symbole poignant de la détresse et du désespoir de nombreux Haïtiens. Les déplacés internes ont pris d’assaut le bâtiment, espérant attirer l’attention sur leur sort et réclamant une aide immédiate et une réponse urgente.
Des images sur les réseaux sociaux montrent des documents dispersés dans la cour, certains classeurs déplacés pour créer de l’espace, comme pour révéler l’urgence et la détresse des occupants. L’IBESR n’a pas encore réagi.
Cette action survient peu de temps après l’occupation du Ministère de la Culture et de la Communication (MCC) par des citoyens, témoignant une frustration et un désir ardent de justice et de secours au sein de la population.
L’on craint que cette situation n’influence pas d’autres citoyens à occuper d’autres institutions publiques pour prendre refuge. La situation est hors contrôle. Haïti est désormais au bord du précipice.