Maryse Condé, grande figure de la littérature francophone, décède à l’âge de 90 ans
L’écrivaine guadeloupéenne, Maryse Condé, est décédée dans la nuit du 1er au 2 avril 2024. C’est son mari Richard Philcox qui a annoncé la nouvelle à l’AFP, indiquant qu’elle s’est éteinte dans son sommeil. Cette grande figure de la littérature francophone est l’autrice d’une trentaine de romans dont « Ségou », son best-seller ou encore « Moi, Tituba sorcière ».
Cette figure emblématique de la littérature francophone a vu le jour à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe, le 11 février 1934. Alors qu’elle disait ne pas réaliser qu’elle était noire pendant toute son adolescence, l’écrivaine avait fait de l’Afrique, l’esclavage et les multiples identités noires ses thèmes de prédilections.
Arrivée à Paris à l’âge de 19 ans comme élève au lycée, l’artiste Condé avait réalisé que la couleur a un sens. À cette époque, les colonies noires étaient en pleine émancipation et les intellectuels noirs montaient en puissance.
Elle avait confié en 2011 dans le documentaire « Une voix singulière » que sa rencontre avec l’écrivain martiniquais et homme politique Aimé Césaire lui avait ouvert les yeux.
Cette plume d’or a plusieurs chefs-d’œuvre dans sa carrière, notamment le roman « Ségou » (1985), best-seller sur l’empire bambara au XIXe siècle au Mali, « Moi, Tituba sorcière », récompensé du grand prix littéraire de la Femme (1986), « La Vie scélérate », salué par le prix Anaïs-Ségalas de l’Académie française (1988).
Citée à maintes reprises pour le Nobel de la Littérature, l’écrivaine internationalement reconnue avait remporté à Stockholm en 2018 le « Nouveau prix de littérature », initié par la « Nouvelle académie » et considéré cette année-là comme le prix Nobel de littérature alternatif.
Cette grande voix de la littérature était également enseignante de littérature francophone à New York, où elle a vécu plus d’une vingtaine d’années.
Alors qu’elle était frappée d’une maladie neurodégénérative, à 80 ans, Maryse Condé avait dicté son dernier livre à une amie, « L’Evangile du nouveau monde ».