Rivière massacre : les Dominicains installent deux nouvelles pompes et laissent le canal haïtien sans eau
Le gouvernement dominicain installe deux nouvelles pompes électriques sur la rivière massacre dans le but d’augmenter de 50% leur capacité de pompage, selon un article du Diario Libre le mardi 9 avril 2024. Cette installation va inévitablement affecter l’alimentation du canal haïtien.
Les travaux d’installation ont débuté mardi et devraient s’achever la semaine prochaine, selon les informations rapportées par Diario Libre.
Avec ce nouveau système, le gouvernement dominicain veut augmenter sa capacité de pompage de 50%, en passant de 1 m³ par seconde, à 1,5 m³/S. En clair, ce système permettra aux Dominicains d’exploiter jusqu’à 7.000 gallons d’eau par minute de la rivière massacre.
Le gouvernement dominicain avait installé un premier système de pompage suite à l’achèvement des travaux du canal sur la rivière massacre du côté haïtien. En installant ce nouveau système, les Dominicains veulent s’assurer que le canal haïtien ne soit pas alimenté par la rivière massacre, ce qui permettrait aux cultivateurs haïtiens d’arroser leurs terres.
Il faut souligner que la décision du gouvernement dominicain d’installer ce système sur la rivière constitue une violation flagrante du droit international.
En effet, avec cette décision, le gouvernement dominicain foule aux pieds plusieurs articles de la Convention des Nations-Unies de 1997 se rapportant à l’utilisation des cours d’eau internationaux.
De ce fait, la République dominicaine va faire une utilisation abusive de cette ressource, en piétinant les droits de la République d’Haïti d’avoir accès à la même quantité d’eau pour ses besoins. Elle viole le principe d’utilisation non-dommageable du cours d’eau partagé entre elle et Haïti.
Cette décision bafoue également les dispositions des différents accords bilatéraux signés entre elle et Haïti, régissant les conditions d’exploitation de la rivière massacre. Les dominicains violent, notamment l’article 10 du « Traité de paix, d’Amitié et d’Arbitrage du 20 février 1929 », qui interdit la mise en œuvre d’ouvrages susceptibles de changer le cours naturel des eaux ou d’altérer le débit de leurs sources.