Un tribunal de Ho Chi Minh-ville dans le sud du Vietnam a procédé jeudi 11 avril 2024 à la condamnation à la peine de mort de la patronne d’un géant de l’immobilier pour fraude massive. Il s’agit du plus grand scandale financier qu’ait connu le pays.
Accusée de fraude massive estimée par le parquet à 25 milliards d’euros, Truong My Lan, dirigeante d’un géant de l’immobilier a été condamnée à la peine de mort. Toujours dans le cadre de ce dossier, 85 autres accusés ont été condamnés à des peines allant du sursis à la prison à perpétuité.
Arrêtée en 2022, Truong My Lan était jugée avec 85 autres prévenus pour avoir escroqué quelque 42 personnes, sur une période de 11 ans. Ces actes d’escroquerie ont été commis via un montage d’obligations transitant par la banque commerciale de Saïgon, détenue à plus de 90 % par le groupe de la patronne Truong. Cette dernière a été condamnée à mort par la justice vietnamienne.
Selon le jury, outre le montant astronomique de l’escroquerie, soit près de 44 milliards d’euros, dont 25 milliards qui ne seront jamais recouverts, les actions de la patronne de l’un des plus importants groupes immobiliers du Vietnam ont « érodé la confiance de la population dans la direction du parti (communiste) et de l’État ».
Ce scandale de corruption dans lequel des anciens fonctionnaires de la banque centrale, des ex-membres du gouvernement ainsi que des dirigeants de la banque impliquée dans le montage frauduleux, la Saigon Commercial Bank (SCB) ont été accusés et condamnés à des peines allant du sursis à l’emprisonnement à vie, intervient dans un contexte où le parti communiste dont le secrétaire général Nguyen Phu Trong s’est lancé depuis ces dernières années dans une vaste campagne anti-corruption, ciblant notamment
les hautes sphères politiques et économiques.
Plusieurs centaines de personnes escroquées ont manifesté mercredi 10 avril dans la capitale Hanoï et à Hô Chi Minh-Ville. Les autorités avaient mis en place un important dispositif de sécurité devant le siège de la banque centrale à Hanoï.
Au Vietnam, de nombreuses exécutions ont lieu chaque année, de l’ordre de plusieurs dizaines par an, selon Amnesty International.