Des organisations féministes s’inquiètent du mode de fonctionnement du CPT

Comme tant d’autres associations, des organisations féministes s’inquiètent du mode de fonctionnement de l’Exécutif, plus précisément celui du CPT dont les méthodes et démarches sont inconnues de la population, jusqu’à cette présente minute. Dans un communiqué publié ce lundi 24 juin, ces structures signataires de l’accord du 3 avril 2024 ayant abouti à la mise en place du Conseil présidentiel de transition (CPT) et à la formation du nouveau gouvernement, expriment leur mécontentement vis-à-vis des nouveaux chefs d’État.
«Nous indexons le mode de fonctionnement de l’exécutif, notamment celui du CPT dont les méthodes et démarches sont inconnues de la population. Nous avons constaté, avec étonnement, qu’aucune notice biographique n’a été officiellement communiquée pour permettre aux citoyens et citoyennes d’avoir une idée du parcours des nouveaux responsables.», lit-on dans le communiqué signée conjointement par les signataires, dont Fanm Deside, Fondation TOYA, Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA – Paj ofisyèl), Kay Fanm, Afasdahaiti (Asosyasyon Fanm Solèy DAyiti), Sabine Manigat, féministe indépendante.
Ces protagonistes attendent également la mise en application des cadres règlementaires pour éviter tout dérapage dans le fonctionnement de l’Exécutif, ainsi que le principal document fixant l’orientation de la transition, à savoir l’accord du 3 avril 2024, qui n’a pas encore été publié dans le journal officiel Le Moniteur, peut-on lire.
En attendant une communication formelle de l’ensemble des documents fixant le cadre politique de la transition ainsi que ceux décrivant le processus ayant conduit au choix du président du CPT et du Premier ministre, ces protestataires déclarent qu’elles ont pris acte des déclarations des acteurs/actrices politiques engagés dans les nouvelles responsabilités pour sortir Haïti de la crise multidimensionnelle dans laquelle elle est plongée. Toutefois, les organisations féministes signataires exhortent le CPT et le Premier ministre Garry Conille à prendre les mesures nécessaires pour garantir une bonne gouvernance durant la transition, à savoir :
- Établir une communication transparente avec la population ;
Publier la feuille de route du gouvernement et celui de tous les ministères ; - Assurer la prise en compte des femmes dans l’action gouvernementale ;
- Veiller à la reddition systématique des comptes ;
- Poser la question de l’impunité en rapport avec l’insécurité, en mettant l’emphase sur la responsabilité de l’État de créer un environnement qui garantit l’accès à la justice ;
- Aborder la question des réparations pour la population qui a subi des traumatismes du fait des actions des gangs armés criminels.