En Haïti, on constate que de nombreux élèves font face à des difficultés de lecture graves. Ce n’est pas un secret que ce trouble soit beaucoup plus fréquent chez les élèves issues des milieux ruraux et populaires. Cette déficience cause de grandes difficultés scolaires et sociales pour ces élèves, qui se font exclus et marginalisés. Quelles sont les causes de la dyslexie ? Comment ce trouble affecte-t-il les résultats scolaires ? Comment y remédier ?
La dyslexie est un trouble de la lecture et de l’écriture spécifique et durable qui se manifeste chez les enfants et les adolescents. Cela peut se manifester de différentes manières, soit par des difficultés à épeler les mots, lire vite, écrire, lire à haute voix ou bien comprendre ce qui est lu. Un enfant atteint de dyslexie a du mal à reconnaître les mots écrits. En lisant, il fait parfois des erreurs en oubliant certaines lettres, en les inversant ou en les remplaçant par d’autres sans le vouloir, ce qui nuit à la vitesse et à la précision de sa lecture.
Les causes exactes de la dyslexie ne sont pas connues malgré des recherches avancées. Toutefois, le corps médical s’accorde, conformément à certaines études menées, sur un point en particulier : la génétique. Parfois, quand l’un ou les deux parents sont dyslexiques, l’enfant peut l’être aussi.
Les troubles d’apprentissage, tels que la dyslexie peuvent être causés par un certain nombre de facteurs présents dans l’environnement scolaire haïtien. Les zones défavorisées, l’environnement linguistique, l’environnement social, la santé publique, le manque de ressources humaines et financières dans le milieu scolaire, le manque d’outils nationaux de normalisation, une éducation et une formation médiocres, des méthodes d’apprentissage inappropriées, un rythme de progression des acquisitions non-respectées et les classes surpeuplées en sont quelques exemples.
La dyslexie est l’une des principales causes de l’échec scolaire et peut même conduire à l’échec professionnel et social. Les attitudes formées par l’environnement familial, social et scolaire sont inappropriées et conduisent à un manque d’intérêt de l’enfant pour tout ce qui demande un effort de lecture. Le langage est souvent pauvre, le travail se fait lentement et il est difficile pour ces enfants d’assimiler correctement le discours des autres. Ces enfants sont qualifiés très souvent de «retardé ou attardé mental». Un diagnostic précoce et une bonne compréhension de la dyslexie par les parents sont essentiels pour fournir aux enfants les bons outils pour faciliter leurs tâches d’apprentissage.
Pour trouver une solution à ce trouble d’apprentissage, les dirigeants doivent d’abord reconnaître qu’il s’agit d’un problème de santé publique. Le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) est concerné ainsi que le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP). L’État doit exiger que les responsables des écoles mettent à disposition des élèves dyslexiques, des psychologues, des orthophonistes et des spécialistes de la lecture. L’État doit construire et équiper des écoles pour les enfants ayant des troubles d’apprentissage.
Enfin, une formation continue doit être assurée pour les parents et les enseignants qui s’occupent de ces enfants.
Les catégories d’enfants handicapés et/ou à besoins éducatifs particuliers ont longtemps été négligées par le MENFP. On espère sincèrement que les concernés jetteront un regard favorable sur ses enfants dyslexiques et que ledit ministère veillera à ce que les écoles publiques et privées adhèrent aux normes établies de promouvoir l’instruction avec des livres bilingues pour favoriser l’apprentissage précoce de la lecture et de l’écriture.