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Le Conseil présidentiel toujours en mode promesse, alors que le pays se meurt

Le rétablissement de la situation sécuritaire dans le pays est l’une des promesses phares du Conseil présidentiel de transition. Mais depuis sa prise de fonction le 25 avril dernier, aucun signal réel n’a encore été envoyé en vue de combattre les gangs criminels, alors que la République se meurt.

Langaj

Depuis plusieurs années, la République se trouve confrontée à ce problème de sécurité publique. Enlèvements suivis de séquestration contre rançon, extorsions, vols, viols et homicides sont, entre autres, les divers actes auxquels doivent faire face les Haïtiens au quotidien. À l’aube de cette année, le problème de sécurité s’est empiré quand les terroristes se sont fédérés sous le label «Viv Ansanm» pour attaquer des quartiers résidentiels et des institutions stratégiques à Port-au-Prince.

Sous cette forte pression des criminels, l’ex-Premier ministre Ariel Henry qui dirigeait le pays jusque-là a dû quitter le pouvoir. Environ un mois après la démission d’Henry, le Conseil présidentiel investit le pouvoir avec une promesse phare : le rétablissement de la situation sécuritaire du pays.

Mais près de deux mois et demi depuis leur prise de fonction, la seule réalisation majeure des nouvelles autorités du point de vue sécuritaire est le remplacement de Frantz Elbé à la tête de l’institution policière par Rameau Normil.

Malgré les promesses incessantes, pas même un seul millimètre des vastes territoires perdus n’a encore été récupéré aux mains des bandes criminelles.

Pourtant, selon les Nations unies, la zone métropolitaine de Port-au-Prince est contrôlée à plus de 80 % par des gangs armés. Allant de la Croix-des-Bouquets jusqu’à la commune de Gressier, en passant par la plaine du Cul-de-sac incluant Canaan vers Cité Soleil, sans oublier la deuxième circonscription de Port-au-Prince, Mariani, entre autres, aucun contrôle de l’État n’est effectif dans ces zones. Les rares infrastructures publiques qui y existaient encore ont été récemment détruites par les criminels.

Langaj

En outre, alors que les promesses se multiplient, pas plus tard que le dimanche 30 juin, une nouvelle attaque a été orchestrée par des bandits armés contre la commune de Gressier. Selon les informations disponibles, plus d’une dizaine de citoyens auraient été abattus par les criminels qui, après avoir chassé les policiers, avaient entamé la démolition du commissariat de cette commune.

Jour après jour, des citoyens continuent de se faire tuer par les criminels. Des policiers assassinés. On peut se rappeler du drame du dimanche 9 juin dernier à Delmas 18, zone Sans fil, lorsque trois policiers de l’Unité temporaire anti-gang (UTAG) ont été abattus par les hommes de main de Jimmy «Barbecue» Chérizier.

L’heure est à l’action !

À l’occasion de la remise de parchemins à près de 450 nouveaux policiers d’unités spécialisés le mardi 18 juin, le président du Conseil présidentiel, Edgar Leblanc Fils, a déclaré que les criminels seraient attaqués partout sur le territoire national. Mais à quand la tenue de cette promesse M. Leblanc ?

Jusqu’à date, le pays attend encore la mise en place du Conseil national de sécurité (CNS) qui, selon le Conseil présidentiel, serait une véritable machine de guerre dont la mission sera de coordonner les efforts de la Police nationale avec ceux des Forces armées d’Haïti et de la Mission multinationale pour combattre l’insécurité.

Il était prévisible que les autorités ne comptaient réellement conjuguer aucun effort unilatéral pour améliorer la situation sécuritaire du pays. Malgré les promesses répétées, le déploiement de la Mission multinationale avec le support étroit des Américains constituait jusqu’à date leur seul espoir pour essayer de déloger les terroristes.

Soulignons que l’arrivée d’un premier contingent de 400 agents de cette mission sur le territoire national mardi 25 juin n’a pas empêché la récente attaque des gangs à Gressier.

Face à l’inefficacité de nos autorités, rappelons leur que l’heure n’est plus à la promesse, mais aux actions concrètes, parce que les problèmes sont bien réels et très alarmants. Sinon, à l’issue de leurs 100 premiers jours de gouvernance, elles n’auront aucune réalisation majeure à la tête du pays.

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