Le chef de la police kényane, Japhet Koome, a remis sa démission après plus de deux semaines de manifestations meurtrières contre un projet de loi de finances violemment réprimées par les forces de l’ordre. L’annonce de la démission de M. Koom a été faite ce vendredi 12 juillet par le porte-parole de la présidence, Hussein Mohamed.
Le chef de la police kényane a démissionné au lendemain du limogeage de la quasi-totalité du gouvernement par le président kényan, William Ruto. La démission de Japhet Koome, en poste depuis novembre 2022, a été acceptée par le président Ruto, selon un communiqué publié par le porte-parole de la présidence.
Le 25 juin dernier, un projet de loi de finances avait provoqué des manifestations d’envergure dans ce pays d’Afrique de l’Est où le Parlement a été pris d’assaut par les manifestants. En réponse, la police avait tiré des balles réelles sur les protestataires.
Près d’une quarantaine de personnes avaient perdu la vie depuis la première manifestation le 18 juin, selon l’agence officielle de protection des droits humains (KNHCR). Les méthodes utilisées par les forces de l’ordre ont été dénoncées par de nombreuses organisations de défense des droits humains, appelant à l’ouverture d’une enquête.
La police kényane avait déjà été accusée d’usage excessif de la force et d’exécution extrajudiciaire, selon les ONG, rappelant qu’au moins une cinquantaine de personnes avaient été tuées l’année dernière lors des manifestations contre la vie chère marquées notamment par des pillages et des affrontements meurtriers dans le pays.
Face à la tension populaire au Kenya, le chef d’État kényan a dû faire mache arrière en annonçant le retrait du projet de loi de finances. Ce 11 juillet, le président Ruto a limogé la quasi-totalité de son gouvernement à l’exception de son ministre des Affaires étrangères et du vice-président du pays.