
Le monde a connu de grands changements, dont les révolutions haïtienne, française, américaine, anglaise, russe, entre autres… Chacun de ces événements nous a permis d’avoir aujourd’hui des sociétés meilleures malgré le fait que, pour une raison ou une autre, les inégalités socio-économiques perdurent. D’où, on peut même dire : «avoir des sociétés égalitaires, c’est tout simplement de l’utopie».
Pour parvenir à la République française, d’énormes efforts et de sacrifices ont été consentis. Avant 1789, la France avait un roi qui réunissait tous les pouvoirs entre ses mains. Il avait le droit de vie et de mort sur chacun des citoyens français, puisque, selon les providentialistes, ses décisions étaient divines. Dans ce contexte, Jean de La Fontaine, dans son texte «Le lion et le rat», avait illustré la notion de la force dominante imposant sa volonté, même si cela peut sembler injuste pour les plus faibles. «Le lion a toujours raison, le lion n’a jamais tort. La raison du plus fort est toujours la meilleure», a-t-il écrit.
C’est pour ces faits qu’on parle d’ancien régime : «un système politique caractérisé par une monarchie absolue». La société était marquée par des privilèges et des injustices. Autrement dit, l’ancien régime était marqué également par des inégalités socio-économiques. Ces faits ont contribué à l’agitation sociale menant à la révolution française entre 1789 et 1799.
La vie sous l’ancien régime
Précédemment cité, l’ancien régime était marqué par «la monarchie absolue». Pour Montesquieu, elle est un régime où le roi concentre tous les pouvoirs sans partage. En effet, ce type de régime avait conduit à des abus de pouvoir et à des injustices envers le peuple, car le monarque n’avait pas de contre-pouvoirs pour limiter son autorité.
Partant de là, sous l’ancien régime, la société française était composée du clergé, de la noblesse et du tiers-état. Les deux premières classes sont celles qui avaient beaucoup plus de privilèges, alors qu’elles dépendaient des efforts du tiers-état. Par exemple, le clergé, composé du clergé régulier (moines et religieuses vivant en communauté) et du clergé séculier (prêtres et évêques), bénéficiait d’énormes privilèges et d’exemptions fiscales.
La noblesse bénéficiait de nombreux privilèges sociaux, politiques et économiques, tandis que le tiers-état, la classe la plus vaste et variée, supportait des charges fiscales lourdes et était souvent exclu des avantages réservés à la noblesse et au clergé. Sous l’ancien régime, les penseurs ont été censurés par la domination du roi. Certains écrivaient pour le roi, pour plaire au roi, et non contre lui. «Tout pour et par le roi».
Ainsi, dans son texte «Le corbeau et le renard», Jean de La Fontaine a dit : «Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute», pour ridiculiser ceux qui, pendant la période pré-révolutionnaire en France, cherchaient à plaire au roi en lui donnant des éloges excessifs en vue d’obtenir des faveurs et des privilèges, ce qui renforçait le système monarchique et contribuait à l’oppression du peuple. Mais, dans les salons, les philosophes du 18e ont commencé à changer de ton.
Les philosophes et la prise de la Bastille
En France, les textes satires se multipliaient. Les philosophes du 18e siècle qui étaient des penseurs influents ont remis en question l’ordre établi et proposé de nouvelles idées sur la société, la politique et la religion. Ainsi, les essais politiques ont vu le jour. Des figures importantes comme Voltaire, Rousseau et Montesquieu, ont contribué à façonner la pensée de l’époque «des Lumières». Dans son œuvre «De l’Esprit des lois», Montesquieu a développé la théorie de la séparation des pouvoirs.
Selon cette théorie, la monarchie idéale est une monarchie constitutionnelle/modérée, où le pouvoir est partagé et limité. C’est pour l’auteur une condition «sine qua non» pour stopper les abus du pouvoir. Ces idées, s’ajoutant à l’oppression politique, les inégalités socio-économiques, ainsi que la pénurie alimentaire, ont débouché sur la prise de la Bastille par les révolutionnaires le 14 juillet 1789, marquant le début de la révolution française.
De nombreux événements sont survenus à la suite de la prise de la Bastille et ont créé la République française. Parmi ces derniers, on peut citer la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, le 26 août 1789, proclamant les droits inaliénables de l’homme, y compris la liberté, l’égalité, la fraternité, et ayant posé les bases des droits de l’homme modernes.
L’exécution du roi Louis XVI par Guillotine à la suite de sa condamnation à mort par la Convention nationale le 21 janvier 1793. Cette exécution, ayant symbolisé la fin de la monarchie en France, l’abolition des privilèges, la fin des inégalités sociales et la montée en puissance des idées républicaines, a marqué la période post-prise de la Bastille durant la révolution française, entre 1789 et 1799.
Donc, les idées partagées par Montesquieu seront à la base de la construction de la France. Il affirmait que le pouvoir doit être partagé entre le roi, le parlement et le peuple. Plus tard, cette théorie sera connue comme un principe fondamental qui garantit que toutes les personnes, y compris les gouvernants, sont soumises aux lois.
Cela signifie que le pouvoir est exercé conformément aux lois et aux normes établies (la Constitution), assurant ainsi la protection des droits individuels et la limitation du pouvoir arbitraire. Cela se réfère à «l’état de droit», un concept que le juriste autrichien Hans Kelsen avait développé et popularisé au début du 20e siècle.